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Pragmatisme de son président, banc étoffé, rigueur de son nouvel entraîneur, Limoges s'est appuyé sur ses qualités pour surmonter la crise et décrocher un onzième titre de champion de France de basket-ball, le deuxième d'affilée.
. Le pragmatisme de Frédéric Forte
Ce président passionné, au caractère bien trempé, qui a tout connu à Limoges, de la gloire d'un titre en C1 (1993) en tant que joueur à la reprise du club en Nationale 1 (troisième division) en 2004, a su prendre les bonnes décisions quand le CSP n'avançait plus. Il a assumé ses erreurs de recrutement en se séparant notamment du peu convaincant arrière américain Ramel Curry en février. C'est surtout le limogeage début avril de l'entraîneur Jean-Marc Dupraz, remplacé par Philippe Hervé, qui a créé un électrochoc. Le CSP, qui restait sur une humiliation en demi-finale de Coupe de France contre le Portel (ProB) et avait perdu 10 matches (en 27 journées) de ProA s'est alors remobilisé sous la patte de son nouveau coach pour redevenir une machine de guerre en phase finale (une seule défaite). L'impact du meneur américano-ukrainien Eugene "Pooh" (ourson) Jeter, ancien meneur en NBA (Sacramento), que Forte a fait venir fin mars, a aussi eu un impact.
. Un banc étoffé
Même au plus fort de la crise, Limoges disposait cette saison deBasket: l'effectif le plus étoffé de ProA avec en figure de proue l'intérieur Adrien Moerman, élu MVP (meilleur joueur) de la saison. La blessure (main droite) de l'international français lors du match N.2 aurait pu faire craindre le pire. Il n'en a rien été. En son absence à Beaublanc, les "seconds couteaux" Ousmane Camara, MVP de la finale, et Fréjus Zerbo (16 points, 5 rebonds samedi), ont fait le boulot. Le funambule Nobel Boungou Colo, le meneur Léo Westermann ou l'ailier Mickaël Gelabale, l'un des piliers des Bleus redevenu impeccable en play-offs après des prestations décevantes, ont apporté leur pierre à l'édifice. Et Jeter, galvanisé par l'énergie de Beaublanc, a parachevé ce succès en réalisant un dernier quart-temps de folie (11 pts, 21 au total) samedi devant un public en transe.
. La pression populaire comme carburant
A Limoges, les supporteurs vivent les matches de leur club presque comme une religion. Toutes proportions gardées, "le CSP, c'est l'OM du basket", disait Frédéric Forte en mars dans la presse quotidienne régionale. Samedi, dans la salle mythique de Beaublanc, ils étaient 5.500 et environ 8.500 à l'extérieur, massés dans le stade de rugby pour regarder la rencontre sur écrans géants. Exigeant, le public "cercliste" peut être rude en cas de défaite mais aussi servir de formidable carburant lors de matches serrés. L'attitude de son équipe samedi dans le dernier quart-temps en est l'illustration parfaite. Dans le "money-time", le vacarme assourdissant provoqué par les supporteurs a porté les joueurs limougeauds, tels Boungou Colo et Jeter, capables de se sublimer pour faire céder des Strasbourgeois jusque-là résistants.
. Un entraîneur rigoureux
Philippe Hervé a été essentiel dans le redressement du CSP. Arrivé début avril lorsque le club était en plein doute, l'ancien coach d'Orléans, de Chalon-sur-Saône et de l'Asvel a remis les compteurs à zéro et réinsufflé de la confiance dans les rangs limougeauds. Grâce à sa rigueur, le champion de France en titre a remporté treize de ses seize derniers matches. Il a enfin trouvé la cohésion qui lui manquait. Les individualités se sont libérées et les joueurs de l'ombre ont eu un apport décisif. Élu meilleur entraîneur de ProA lors de la saison 2008-2009, lauréat de la coupe nationale en 2010 (Orléans), Hervé n'avait encore jamais décroché le titre de champion de France. Sorti de son année sabbatique par Frédéric Forte, il ne pensait qu'à cela à son arrivée sur les bords de la Vienne.