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© AFP/Joe Klamar
L'Euroligue reste cette année encore inaccessible pour les clubs français après l'élimination de Strasbourg, puni par le Real Madrid
Le temps passe et la même sentence revient comme un refrain : le Top 16 de l'Euroligue de basket-ball reste cette année encore inaccessible pour les clubs français après l'élimination de Strasbourg, puni jeudi par le Real Madrid, champion en titre.
La désillusion des Alsaciens fait suite à celle des Limougeauds, dont les espoirs ont été anéantis dès le 3 décembre, deux journées avant la fin de la première phase. Il faudra donc attendre la saison prochaine pour peut-être voir un club hexagonal faire partie des seize meilleures équipes du continent.
Pau-Orthez est le dernier à y être arrivé... en 2007. Nombreux sont ceux qui ont essayé depuis : Le Mans, Cholet, Chalon-sur-Saône, Nanterre ou encore Limoges et Strasbourg.
Cette saison, ces deux derniers avaient pour eux d'être rodés à la cadence de cette compétition : c'était la deuxième participation d'affilée de Limoges, seul lauréat français en 1993, et la deuxième en trois saisons pour Strasbourg.
Alors que le CSP a vite été distancé, tous les espoirs se sont concentrés sur la Sig, auteure de coups d'éclat sur son parquet contre Fenerbahçe (91-70), quatrième de la dernière édition, le Real Madrid (93-86), et d'une prestation renversante contre l'Etoile rouge de Belgrade (78-75).
Mais à l'image de ses prédécesseurs, l'équipe dirigée par Vincent Collet a trébuché lors des matches décisifs.
Encore bien placée à trois journées de la fin, elle s'est successivement inclinée contre le Bayern Munich (69-82), Khimki Moscou (69-78) puis le Real Madrid (65-97) en Espagne, où le suspense a duré moins de cinq minutes.
- Difficultés aussi en Eurocoupe -
Les champions en titre, avec leur jeu collectif bien rodé (36 passes décisives) et l'adresse des artificiers Sergio Llull et Sergio Rodriguez, sacré champions d'Europe avec l'Espagne en septembre dernier, ont mis à mal la défense strasbourgeoise.
Il aurait fallu que Strasbourg l'emporte de plus de 28 points ou alors gagne en comptant sur une défaite ce vendredi de l'Etoile rouge de Belgrade à domicile contre le Bayern Munich. Autant parler d'un miracle...
Au lieu de poursuivre l'aventure en C1, Strasbourg et Limoges seront reversés à l'échelon inférieur en Eurocoupe où, là aussi, Nancy, Nanterre et Le Mans n'ont pas réussi à franchir le premier tour.
Comment expliquer une telle faillite des clubs français dans ces compétitions européennes ? Il y a bien sûr les moyens financiers. Strasbourg et Limoges, avec respectivement 6,2 et 7,6 millions d'euros de budget sont bien éloignés de celui d'un cador comme le CSKA Moscou (près de 45 M EUR), six fois vainqueur de la compétition et troisième de la dernière édition.
- Crispation sur la dernière marche -
Mais l'argent n'explique pas tout. L'entraîneur de Nanterre Pascal Donnadieu, passé tout près du Top 16 en 2013-2014, met en avant l'aspect mental : "Strasbourg a été capable de battre des grosses équipes comme le "Fener" ou le Real, cela montre que le potentiel est là. Le problème, c'est que les clubs français ont tendance à se crisper sur la dernière marche. Est-ce lié au poids de l'histoire, à la pression qui pèse sur leurs épaules année après année ? Possible".
Selon le technicien francilien, les équipes hexagonales manquent aussi d'un joueur majeur capable de faire la différence lors des matches couperets : "On a tendance à trop insister sur les statistiques. Mais l'important, c'est d'être capable de marquer le panier qu'il faut, faire la défense qu'il faut le jour J."
Le poids de l'encadrement a aussi son importance, souligne Donnadieu, qui note que ceux des clubs étrangers sont souvent plus étoffés.
En attendant de trouver la bonne recette, la France aura peut-être l'occasion d'avoir un représentant parmi les seize la saison prochaine sans avoir à batailler.
L'Euroligue envisage en effet de revoir sa formule en débutant la compétition avec 16 clubs. Une invitation devrait alors être réservée au champion de France.