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© AFP/Joe Klamar
Ballon de basket
Maintenu de justesse dans l'élite l'an passé, Limoges est devenu en quelques mois un surprenant dauphin du Championnat de France de basket, un retour dans la lumière qui réveille les nostalgiques de la belle époque.
En s'imposant lundi soir (87-71) sur le champion de France et leader de ProA Nanterre, le Cercle Saint-Pierre a définitivement pris place dans le concert des équipes sur lesquelles il faudra compter cette saison.
Désormais deuxième de ProA, le club n'avait plus été à pareille fête depuis son mythique triplé en 2000 (Coupe Korac, Championnat et Coupe de France). Un bilan flatteur dû à une sixième victoire en huit matches, dont la dernière dans un palais des sports à l'atmosphère rappelant celle de la grande époque.
"On est dans les clous voire un peu mieux. Je ne suis pas sûr que beaucoup de monde nous donnait dans les meilleurs à ce moment de l'année", se réjouit l'entraîneur Jean-Marc Dupraz, qui avait participé au titre européen de 1993.
Car la saison dernière n'annonçait guère des lendemains qui chantent: le club avait tout juste assuré son maintien dans l'élite en terminant à la 13e place.
Au lendemain de son titre de champion de France ProB en 2012, l'arrivée du coach grec Panagiotis Giannakis avait engendré bien des espoirs. Mais la réalité avait été toute autre. Entre mauvais recrutements et résultats décevants, le CSP à la sauce grecque avait tourné à l'aigre, jusqu'à la signature du technicien avec l'équipe nationale de Chine et un divorce retentissant avec le club.
De quoi inciter l'ancien meneur Frédéric Forte, président depuis 2004, à construire à l'intersaison une équipe capable de jouer les premiers rôles et de faire oublier un dernier exercice raté.
Avec un budget de 4,6 millions d'euros (contre 4 l'an passé), il a su associer talent et expérience. Adrien Moerman est rentré de Bilbao, Alex Acker a choisi Limoges plutôt que l'ASVEL, J.R. Reynolds et J.K. Edwards sont arrivés avec tout le poids de leur expérience de la ProA.
Partager le gâteau
Sans oublier l'apport d'un Nobel Boungou Colo en pleine progression, avant le retour mi-décembre de Joseph Gomis, suspendu six mois pour un contrôle positif à un produit contenu dans un décongestionnant nasal.
"Il nous faut, comme contre Nanterre, être bons individuellement mais surtout jouer ensemble. C'est en voulant progresser qu'on réussira", assure l'arrière Alex Acker.
Dupraz est tout aussi ravi du bon comportement de sa dernière recrue, le pivot américain Eric Williams (2,05 m, 140 kg) à la place du trop tendre et inexpérimenté Alex Oriakhi.
Mais il n'en reste pas moins prudent. Car il sait son groupe perfectible, comme en témoignent deux revers cuisants à domicile face à Cholet et Nancy.
"Beaucoup de talent et un peu de fougue font que le groupe doit se discipliner et se rendre compte de sa valeur collective", estime le coach.
"Si on veut manger du gâteau, il va falloir partager", assure-t-il en insistant sur le besoin pour ses joueurs d'accepter la rotation. "S'ils l'acceptent c'est bien, sinon cela peut être un frein."
Désormais nantis d'un nouveau statut, les Limougeauds envisagent l'avenir avec ambition. "L'objectif le plus proche est la Leaders' Cup. Avec trois victoires de plus, on y est. Avec deux, ce n'est pas sûr", a prévenu le coach du CSP.