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© AFP/John MACDOUGALL
Le meneur-arrière français du CSKA Moscou Nando de Colo en finale de l'Euroligue face au Fenerbahçe, le 15 mlai 2016 à Berlin
Le meneur-arrière français du CSKA Moscou Nando de Colo estime que son club, champion d'Europe en titre, aurait le niveau pour "accrocher les play-offs en NBA", avant d'entamer une nouvelle campagne en Euroligue jeudi à Galatasaray.
Le meilleur joueur européen de l'année 2016 se dit satisfait du nouveau format de la compétition et pointe le danger pour les équipes nationales si le conflit devait s'éterniser entre la société qui gère l'Euroligue et la Fédération internationale.
Q: Est-ce mieux d'être une star en Euroligue qu'un joueur lambda en NBA ?
R: "Avoir de telles responsabilités dans une équipe comme le CSKA, c'est mieux pour moi que d'évoluer dans une équipe moyenne en NBA. Le plus important, c'est d'avoir du temps de jeu dans un club qui vise des titres."
Q: A quel niveau se situerait le CSKA s'il devait évoluer en NBA ?
R: "C'est difficile à dire... En Espagne, Oklahoma City a perdu contre le Real Madrid (137-142) et a ensuite eu du mal à battre Barcelone (92-89), mais c'étaient des matches de pré-saison. Une saison en NBA est super longue. C'est très différent de l'Europe. On pourrait sûrement accrocher les play-offs en NBA. Mais il y a tellement de facteurs..."
Q: L'Euroligue s'annonce plus relevée avec moins de clubs, 16 au lieu de 24. Qu'en pensez-vous ?
R: "Ce format avec une saison régulière (30 matches) convient à tout le monde. Cela permet d'avoir un gros match par semaine et de gagner en expérience. L'Euroligue n'en deviendra que plus forte. Les équipes auront davantage de temps pour se rattraper en cas de mauvais départ. La saison sera longue. Il faudra bien gérer les temps de repos pour être la meilleure équipe à l'heure des play-offs."
Q: Le conflit entre l'Euroligue et la Fédération internationale est-il préjudiciable pour le basket européen ?
R: "C'est malheureux surtout pour les clubs français qui ne peuvent pas jouer l'Euroligue parce que la Fédération française s'est positionnée du côté de la Fiba. Si le conflit s'éternise, il risque d'y avoir davantage de problèmes lors de l'instauration de matches des équipes nationales en cours de saison (à partir de novembre 2017). Les clubs pourraient ne pas libérer leurs joueurs."
Q: Que choisirez-vous ?
R: "Je ferai ce que mon club me dira. Un joueur ne peut pas se permettre de lâcher son club en cours de saison pour aller en équipe nationale. Cela pourrait être considéré comme une faute professionnelle. Un nombre incalculable de joueurs seront dans mon cas. Cela dépendra de ce que les clubs décideront."
Q: L'instauration de ces "fenêtres internationales", est-ce vraiment une mauvaise idée ?
R: "Ce n'est pas une mauvaise idée si cela se déroule comme au foot, avec une trêve pour faire en sorte que les meilleurs joueurs européens soient présents. Si au lieu de ça, on joue avec une équipe B ou C, cela perd de son intérêt pour les spectateurs et le basket en général. C'est comme si au foot on voyait des joueurs de Ligue 2 à la place de Pogba ou Griezmann."
Q: L'équipe de France entame un nouveau cycle avec le même sélectionneur Vincent Collet. Quels sont les principaux enjeux ?
R: "De nouvelles générations peuvent prendre la suite. Il faudra s'appuyer là-dessus. Il faudra aussi tout remettre à plat pour bien repartir. Des joueurs étaient absents l'été dernier et certains reviendront sûrement l'été prochain. Ce sera le moment de relancer tout le monde et de former l'équipe la plus compétitive possible pour l'Euro 2017 (31 août-17 septembre). Il faudra obtenir un gros résultat pour montrer que nous sommes toujours là et ne pas casser ce qui a été accompli jusqu'à présent."
Propos recueillis par Ludovic LUPPINO