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Céline Dumerc, la capitaine de l'équipe de France de basket, avoue se méfier de la Russie que les Bleues affronteront en quarts de finale de l'Euro-2015, jeudi à Budapest, et estime qu'elle "est peut-être beaucoup plus dangereuse que ce qu'on aurait pu penser" avant l'Euro.
Q: On s'attendait à ce que vous affrontiez la Serbie en quarts. Finalement, ce sera la Russie...
R: "Effectivement, on s'était plus ou moins préparé à ce que ce soit la Serbie. Mais on se retrouve face à la Russie. Depuis deux, trois ou quatre ans, elle ne domine plus comme elle avait l'habitude de le faire il y a une dizaine d'années. C'est une nouvelle équipe qu'on connaît peu. Donc, je suis bien plus vigilante, et un peu dans l'inconnu par rapport à cet adversaire là."
Q: Avez-vous tout de même une petite idée de ce à quoi vous devez vous attendre?
R: "C'est une équipe qui apparemment a de grandes qualités et face à laquelle il va falloir faire très attention. A nous de faire valoir un peu notre expérience, nos qualités athlétiques. On sait comment les Russes jouent en général. On sait qu'elles n'aiment pas forcément le combat physique. C'est un peu notre force, donc il faudra peut-être appuyer là où ça fait mal."
Q: Elles donnent le sentiment d'être plus solidaires et combatives que ces dernières années?
R: "C'est un groupe qui a envie. C'est vrai que depuis quelques années, on avait l'impression qu'elles n'aimaient pas trop se faire mal. Mais là, avec les jeunes qui ont envie, qui n'ont encore rien gagné, qui sont en plein apprentissage, elles ont cette énergie qui peut donner le petit plus. Parce que ça reste des joueuses talentueuses. Il y en a beaucoup qu'on a déjà rencontrées. Mais dans un groupe qui vit de cette manière là, avec un coach qui apparemment arrive bien à manager tout ce petit monde, ça peut être beaucoup plus dangereux que ce qu'on aurait pu penser avant la compétition."
Q: On vous a souvent vues être en difficulté offensivement face à des défenses de zone...
R: "Je pense que la clé de notre réussite, ce sera encore et toujours la défense, l'intensité qu'on y met, et l'intelligence qu'on y met aussi. Parce qu'à partir du moment où on défend, on a de bons rebonds et quand on a de bons rebonds on peut courir. Et donc peu importe la défense qui est mise en place (en face de nous). Pour attaquer une zone, il nous faut notre rythme. On a besoin de cette énergie là pour développer un jeu offensif un peu plus fluide."
Q: L'enjeu olympique change-t-il la manière d'aborder ce quart?
R: "Pas forcément, parce que si par malheur on perdait en quarts, il y aurait encore une place à aller chercher, la cinquième. Dans tous les cas, tous les matches qui nous restent à faire, ce seront des finales. Il ne faut pas se mettre une pression supplémentaire. Dans les Championnats d'Europe où il n'y a pas de qualification pour les Jeux, le quart est toujours le match clé, le match un peu tournant. En gros: tu passes le quart et tu as pratiquement réussi ta +compet'+, et tu échoues en quart et ce n'est pas évident, tu peux vite basculer du mauvais côté."
Q: Le fait que la France soit vice-championne olympique et plus attendue que d'autres équipes rajoute-t-il de la pression?
R: "Absolument pas. On est à peine quatre à avoir vécu les jeux Olympiques. Cette équipe là a une nouvelle identité, un nouveau projet, un nouveau coach et elle aborde une nouvelle compétition. Depuis je ne sais plus combien d'années, aucun champion d'Europe n'a conservé son titre. Donc on ne peut pas se garder une identité de vice-championnes olympiques ou vice-championnes d'Europe."
Propos recueillis en conférence de presse