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Pour la deuxième fois de suite, la France s'est inclinée en finale de l'Euro dames de basket, mais cette fois-ci, ce revers n'a pas été vécu comme un drame par les Bleues tant la Serbie leur a été supérieure (76-68), dimanche à Budapest.
Les larmes avaient accompagné la défaite en finale face à l'Espagne (69-70), il y a deux ans à Orchies (Nord). Perdre devant leur public un match qui leur semblait promis avait été une cruelle désillusion pour les "Braqueuses".
Là, les pleurs ont vite été étouffés. Les Bleues, mises au supplice par le talent pur et l'adresse des Serbes, ont bien compris qu'elles avaient été battues par meilleures qu'elles.
Céline Dumerc, la capitaine courage, résumait bien la sensation générale : "Bien sûr que ce n'est pas forcément un sentiment de joie qui m'anime actuellement. Mais sincèrement, ce qu'a fait l'équipe de Serbie ce soir (dimanche), respect".
"Elles ont été meilleures que nous", reconnaissait-elle. "Contre l'Espagne (en 2013, Ndlr), on a senti qu'on leur avait laissé. Là, vraiment, la Serbie est venue le chercher."
"Caps" aurait pourtant eu des raisons de hurler sa rage après ce revers. Pour elle et trois autres des "Braqueuses" historiques, Sandrine Gruda, Isabelle Yacoubou et Endy Miyem, c'est la troisième défaite en finale, avec celle des JO-2012 à Londres.
Le troisième titre européen de la France, après celui de 2001 et celui de 2009, qui fut le point de départ de la folle aventure des "Braqueuses", se fera encore attendre.
Les Bleues retiendront tout de même qu'il s'agit de la huitième médaille européenne rapportée par le basket féminin français, avec l'or de 2001 et 2009 donc, l'argent de 1970, 1993, 1999 et 2013, et le bronze de 2011.
- Ecole serbe -
Parfaitement dirigées par Marina Maljkovic, la fille de l'illustre Bozidar, qui a remporté la bataille tactique avec Valérie Garnier, la Serbie est devenue le premier pays issu de l'ex-Yougoslavie à décrocher une médaille d'or dans une compétition internationale masculine ou féminine de basket.
Son équipe messieurs avait été vice-championne d'Europe en 2009 et vice-championne du monde en 2014, mais son équipe féminine n'était encore jamais montée sur un podium.
Cette nation née pour le basket a encore démontré qu'elle disposait d'une école magique. Les Serbes ont surclassé individuellement les Françaises, qui n'ont pas su trouver les clés collectives, en défense surtout, pour les contenir.
Avec cette victoire, la Serbie est directement qualifiée pour les JO-2016 à Rio. La France devra en passer par un Tournoi de qualification olympique (TQO), comme l'Espagne (3e), le Bélarus (4e) et la Turquie (5e).
Dans une ambiance loin d'être aussi hostile qu'annoncé, environ 500 Serbes seulement ayant pris place dans les gradins, la France a parfaitement lancé les débats, avec une Diandra Tchatchouang (15 points, 5 rebonds) très agressive en attaque (15-8, 5e).
Gruda, d'un contre magistral sur Danielle Page, symbolisait la combativité défensive des Bleues. Il fallait bien cela pour contenir des Serbes qui recollaient grâce à une insolente adresse primée (15-15, 7e).
- Failles défensives -
La multiplication des rotations freinait l'élan des Françaises, qui peinaient à maîtriser la versatile Sonja Petrovic, et à trouver Gruda (16 pts, 5 rds) et Yacoubou à l'intérieur. Mais un bon passage défensif leur permettait de repartir de l'avant (32-25, 17e).
Une gestion catastrophique des trois dernières minutes avant la mi-temps, avec une Anaël Lardy hors du coup à la mène, leur coûtait cependant très cher (32-33, 20e). La troisième faute tôt infligée à Tchatchouang (21e) cassait un peu plus la dynamique des Bleues.
Dominée au rebond et manquant de rythme et de mobilité en attaque, la France voyait même s'envoler son adversaire, toujours porté par Petrovic (42-49, 27e).
Sentant le danger, Dumerc (13 pts, 5 passes décisives) prenait quelques initiatives pour relancer la machine et le retour de Tchatchouang faisait du bien aux Bleues (49-53, 30e).
En souffrance défensivement sur les uns contre uns serbes, les Françaises s'accrochaient avec Yacoubou en attaque (59-61, 34e). Mais un tir primé d'une extraordinaire Petrovic (22 pts, 7 rds) les rejetait à nouveau très loin (59-67, 35e).
Un panier à trois points de Tchatchouang redonnait un bref espoir aux Bleues (64-67, 37e). Mais elles étaient rattrapées par leurs failles défensives, laissant Ana Dabovic (25 pts, 3 pds) leur infliger trois dernières minutes en forme de calvaire.