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Paoline Salagnac est depuis le début de l'Euro-2015 dames de basket l'un des moteurs de l'équipe de France, à laquelle elle apporte son énergie, sa vivacité et une insouciance qui fait parfois défaut à certaines de ses coéquipières.
L'arrière de Bourges (31 ans, 28 sélections) est la bonne surprise du clan français, dans ce qui n'est que sa deuxième compétition internationale après le Mondial-2014.
Sur les cinq premiers matches de l'Euro, elle est la troisième meilleure marqueuse des Bleues (11,2 points de moyenne) et la deuxième meilleure passeuse (2, 8 passes décisives).
Des chiffres avantageux pour une joueuse d'abord utilisée comme un joker en sortie de banc, et qui ne passe que 21 minutes en moyenne sur le parquet.
"Ce qu'elle insuffle, c'est très intéressant au niveau de l'énergie", observe son entraîneur en club et en sélection Valérie Garnier. "Elle est aussi présente en défense. Avec son petit gabarit, elle lutte, elle est sur les lignes de passes, elle intercepte."
"Et puis ce que j'apprécie, c'est qu'on la trouve dans le tir extérieur", ajoute celle-ci. "Pour l'instant, elle est dans le rôle demandé, c'est-à-dire cette sortie de banc qui amène quelque chose de supplémentaire."
Salagnac ne se contente pas d'être cette joueuse extrêmement véloce qui grille la politesse à tout le monde en contre-attaque, obligeant parfois même ses adversaires à s'agripper à elle pour la ralentir.
Elle s'est aussi affirmée comme une vraie menace aux tirs, qu'elle n'a jamais hésité à prendre contre la Roumanie (76-67) ou la Grèce (51-42) quand certaines de ses coéquipières se montraient beaucoup plus timorées.
- 'Une petite pile' -
"Je ne sais pas si j?ai franchi un palier. On a tendance à dire ça parce que d?une certaine manière, je suis en réussite. Mais bon, ça va aller certains jours, mais d'autres, ça peut casser", explique cette Corrézienne de naissance.
"Ce qui compte, c?est que j?ai mon énergie, ma fougue", estime-t-elle. "C?est vrai que quand le shoot est ouvert, je le prends. Quand je suis sur le terrain, j?essaye de ne pas réfléchir. Si c?est un bon shoot, je le prends. Refuser, ne pas jouer vraiment, c?est négatif pour l?équipe."
Sa panoplie n'a pas toujours été aussi complète. Elle a mis longtemps à se doter d'un shoot fiable.
"Depuis que je suis gamine, je suis une petite pile (1,76 m) qui aime courir", sourit-elle. "Le jeu de contre-attaque, les pénétrations, ça a toujours été un peu ma marque de fabrique. Mais quand j?étais plus jeune, je ne shootais pas de loin."
"Mais il faut évoluer. Quand je suis arrivée à Bourges, j?ai fait un gros travail sur ma gestuelle de tir, même si elle n'est toujours pas parfaite", raconte-t-elle. "J'ai pris de la confiance. Mais je mentirais si je disais que j?ai toujours confiance en mon tir."
Ce manque d'adresse qui la caractérisait plus jeune a été la principale raison de sa difficulté à s'imposer en équipe de France. Sélectionnée pour la première fois en 2008, elle a été invariablement écartée au dernier moment avant les grands rendez-vous, jusqu'à l'an dernier.
"Ca n?a pas toujours facile de se faire couper, année après année", reconnaît-elle. "Ca faisait pas mal de fois que ça m'arrivait. Avoir sa première sélection (en compétition internationale, ndlr) à trente ans, ce n?est pas toujours facile. Mais ça m?a aussi donné l?envie de surmonter cet obstacle. Ca montre que rien n?est jamais fini."