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La France saute dans l'inconnu face à une équipe de Russie rajeunie et au potentiel encore mal défini lors d'un quart de finale de l'Euro-2015 dames de basket décisif en vue de la qualification pour les JO-2016, jeudi (20h30) à Budapest.
La route de Rio a pris un détour inattendu. Les Bleues s'attendaient à affronter la Serbie en quart. Mais la défaite surprise de celle-ci face à la Lituanie (72-73), lors de la dernière journée de la phase de poules, a modifié la donne.
C'est donc la Russie, l'ex-superpuissance du basket continental pendant la première décennie du 21e siècle, qui se présente devant elle. Pour les deux pays, l'enjeu est de taille. Il surpasse de beaucoup le simple fait d'accéder à une demi-finale européenne.
Le vainqueur sera qualifié pour un Tournoi de qualification olympique (TQO) et donc quasiment pour les Jeux, tant ce TQO ne devrait être qu'une formalité pour lui. Pour le perdant, en revanche, la marche sera plus longue et incertaine.
Il devra immédiatement se remettre de ce revers pour gagner deux matches de classement, vendredi et samedi, ce qui lui donnerait la cinquième place, la dernière qualificative pour le TQO.
Pour la France, vice-championne olympique en 2012, un échec en quart serait un coup terrible sur la tête, dont elle aurait sans doute beaucoup de mal à se remettre. D'autant qu'elle n'a pas fait preuve d'une sérénité à toute épreuve jusque-là dans cet Euro.
Céline Dumerc, la capitaine des Bleues, se souvient encore d'un temps où il ne faisait pas bon affronter la Russie. "Quand j'ai commencé en équipe de France, la Russie était un peu notre bête noire", se remémore-t-elle.
"Et notamment en quart de finale. C'était toujours l'équipe qu'on ne voulait pas rencontrer et qu'on rencontrait à chaque fois en quart. A se demander si elle ne faisait pas exprès de nous jouer !" Cela s'était mal fini pour la France à l'Euro-2003 et 2005.
- 'Une équipe qui nous correspond' -
La Russie imposait alors la terreur sur toute l'Europe. Entre 2001 et 2011, elle a joué six finales européennes consécutives, pour trois titres en 2003, 2007 et 2011.
Son échec terrible à l'Euro-2013 en France (13e) a résonné d'autant plus fort que c'était la première fois depuis 1997 qu'elle ne figurait pas sur un podium européen.
Pour les Bleues, leur perception de la Russie a changé à l'Euro-2009 en Lettonie, où elles ont gagné leur surnom de "Braqueuses". Elles l'ont battue deux fois, en poule puis en finale. Elles avaient récidivé aux JO-2012, avec deux victoires en poule et en demi-finale.
Ces expériences récentes sont pour beaucoup certainement dans la confiance qui émane des Bleues. "A tort ou à raison, je pense que c'est une équipe qui nous correspond mieux (que la Serbie, Ndlr), qui est un peu calquée sur nous, sur nos qualités physiques", estime Valérie Garnier.
L'entraîneur des Bleues, qui devrait pouvoir compter sur Endy Miyem, s'attend à tomber une nouvelle fois sur une défense de zone, comme celle qui a valu à la France sa seule défaite jusqu'à présent dans cet Euro, contre la Turquie (56-66).
Les Russes en ont déjà subi trois, contre la Lettonie, la Lituanie et l'Espagne. Mais si elles sont encore un peu inconstantes et pourraient rechigner au combat physique qu'entend leur imposer la France, elles ne manquent pas de talent.
La meneuse d'origine américaine Epiphanny Prince, l'arrière Elena Kirillova, MVP (meilleure joueuse) de l'Euro-2011 sous le nom de Danilochkina, l'ailière Evgenia Belyakhova ou encore l'intérieure prodige Maria Vadeeva, âgée de seulement 16 ans, seront à surveiller de près.
"Ce sont des joueuses qui sont jeunes, donc innocentes, qui ont beaucoup d'audace, qui n'hésitent pas, elles sont percutantes, agressives", prévient Sandrine Gruda, qui connaît bien la Russie pour évoluer depuis 2007 à Ekaterinbourg.