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© AFP/Andrej ISAKOVIC
La meneuse de l'équipe de France Gaëlle Skrela, lors des Jeux de rio, le 16 août 2016
Céline Dumerc n'est pas la seule à faire ses adieux à l'équipe de France de basket à l'Euro: jeudi en quarts de finale face à la Slovaquie, un autre pilier du groupe, Gaëlle Skrela, ne sera plus qu'à trois jours de la fin de l'aventure.
Contrairement à "Caps", qui continuera à jouer en club à Basket Landes, Skrela a choisi de tourner complètement la page, à 34 ans, pour prendre un nouveau départ. Ayant mené de front ses études et le sport au début de sa carrière, elle va devenir kinésithérapeute à Lattes, près de Montpellier, où elle a joué presque toute sa carrière.
"Je ne commencerai à travailler qu'en janvier. Physiquement je suis un peu fatiguée et je veux profiter un peu de ma famille et de mes proches avant de continuer ma vie... ou d'en commencer une nouvelle!", explique-t-elle.
Tout cela est encore loin car, pour le moment, la joueuse est "complètement dans l'action" à Prague pour vivre pleinement ce final en bleu dont elle n'aura pas osé rêver il y a quelques années.
- "Tellement de mal à l'avoir!" -
"Finir avec le maillot de l'équipe de France sur les épaules, c'est beau. J'ai tellement eu de mal à l'avoir!", dit l'arrière, qui n'a eu sa première cape qu'à 30 ans passés, après avoir pourtant connu toutes les sélections de jeunes.
Pendant des années, elle a commencé les stages de préparation avec le groupe sans voir la compétition. "On m'appelait et je me disais: +bon, ben, je vais encore me faire couper+ Mais j'y allais parce que s'il y avait une toute petite chance...", explique-t-elle, avouant qu'elle avait fini par "faire une croix dessus".
Puis avec les années, elle a peaufiné son style de "couteau suisse", comme dit l'entraîneur Valérie Garnier; l'ascension de Montpellier (deux fois champion de France, quatre fois finaliste) lui a permis de se frotter au plus haut niveau en Euroligue, et en 2013 elle a fini par avoir sa chance en bleu.
- "Kiné des Bleues? Pourquoi pas!" -
"Je joue surtout défensif, mais s'il faut attaquer j'attaque, s'il faut jouer meneuse, je le fais, s'il faut aller voir des gens parce que ça ne va pas, j'y vais", explique Skrela, qui se décrit comme "une joueuse de devoir".
"J'ai joué en Ligue féminine parce que j'étais capable de défendre fort et de courir longtemps. Avec ces qualités-là, on peut +pourrir+ le match d'un adversaire sans être une grande attaquante. J'ai toujours accepté ce rôle-là", dit-elle.
A l'Euro, la Toulousaine a joué son meilleur match contre la Grèce avec 12 points et une grosse défense. Dans le "money time", un système a été élaboré sur la remise en jeu pour que ce soit elle qui tire les lancers-francs cruciaux.
"Je le fais en club et j'aime bien. On peut porter le poids de la défaite sur les épaules, mais c'est une marque du confiance du staff et des coéquipières. Par contre, ce n'était pas fait exprès que je rate le premier à chaque fois!", plaisante-elle.
Dans l'immédiat, elle n'envisage pas de revenir dans le basket, en tout cas pas comme entraîneur. "Mes parents nous ont obligés à faire des études pour avoir un métier. Or pour eux, entraîneur ce n'était pas un métier", dit-elle. Un paradoxe puisque son père n'est autre que Jean-Claude Skrela, l'ancien entraîneur du XV de France et du Stade Toulousain.
Si retour il y a, ce sera peut-être par le biais de son métier, justement. "Kiné de l'équipe de France? Ca me dirait bien. Dans un club, c'est tout le temps, alors qu'en équipe de France, ce sont des périodes plus courtes", dit-elle.