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Une rivalité exacerbée et de plus en plus acrimonieuse au fil des années s'est installée depuis près d'une décennie entre la France et l'Espagne, opposées en phase de poules de la Coupe du monde messieurs de basket mercredi à Grenade.
"Les France-Espagne, ça n'a jamais été des matches amicaux", résume avec humour Florent Pietrus qui, à 33 ans et du haut de ses 188 sélections sous le maillot tricolore, en a connus quelques-uns.
Depuis l'émergence de la génération des Pau Gasol et Juan Carlos Navarro, sacrés champions d'Europe juniors en 1998 et champions du monde juniors en 1999, et de celle de Tony Parker et Boris Diaw, eux aussi champions d'Europe juniors, en 2000, ces deux équipes n'ont cessé d'être confrontées.
Le premier volet de cette rivalité a eu lieu à l'Euro-2005 en Serbie, dans le match pour la troisième place. Curieusement, les Français avaient gagné cette rencontre (98-68), mais c'est l'Espagne qui en est ressortie plus forte.
Les Espagnols ont remporté le Mondial-2006, puis accumulé les titres et les médailles, en étant sacrés champions d'Europe en 2009 et 2011, et en devenant vice-champions olympiques en 2008 et 2012.
- Des affrontements orageux -
Une réussite enviée par les Français, qui ont dû longuement patienter (bronze et argent européen en 2005 et 2011), avant d'être enfin à leur tour consacrés, l'an passé à l'Euro en Slovénie.
Les Bleus vouent toujours aujourd'hui un grand respect à cette génération espagnole, pour sa permanence au plus haut niveau et la brillance de son basket.
"On ne peut qu'être admiratif, parce qu'ils dominent depuis 7-8 ans", souligne Pietrus. "Ca a toujours été notre bête noire. Comme Tony l'a dit, notre génération aurait eu plus de médailles si l'Espagne n'avait pas été là."
Mais au fil du temps, à mesure que la France se rapprochait de l'Espagne, les affrontements se sont faits plus orageux. Quelques épisodes marquants restent en mémoire, comme la faute violente de Rudy Fernandez sur Parker en finale de l'Euro-2011, ou le vilain geste de Nicolas Batum sur Navarro en quart de finale des JO-2012.
Entre 2007 et 2013, les Français ont été battus dix fois sur onze. Ils restaient sur huit défaites d'affilée avant de prendre une revanche éclatante en demi-finales de l'Euro-2013, où ils se sont imposés (75-72 a.p.) après avoir été menés de 14 points à la pause.
- 'Une cible sur notre tête' -
Cette défaite hante depuis lors les Espagnols et leur public. Les Bleus l'ont bien senti depuis leur arrivée à Grenade, où le public espagnol a hué la Marseillaise lors de leur premier match face au Brésil, et chaudement encouragé leurs adversaires.
Ils s'attendent donc à une réception particulièrement hostile. "Ils ont à coeur de prendre leur revanche", estime ainsi Antoine Diot. "Ils ont mis une petite cible sur notre tête. Mais ça ne nous pose aucun problème. Au contraire, il faut s'en servir pour les battre."
Les données du match sont toutefois très différentes de celles de l'an passé. Parker est absent du côté français, quand les Espagnols retrouvent Pau Gasol qui, depuis 2001, a décroché huit médailles en dix compétitions internationales, et n'a jamais perdu contre la France.
"Il faut s'attendre à un gros combat", prévient Pietrus. "Mais ils le savent aussi. Pour eux non plus, ça n'a jamais été des matches faciles. Ils savent que ça va être dur, que physiquement ils vont être touchés. Eux aussi se préparent mentalement à un match très difficile."
Pour Mickaël Gelabale, cette vieille rivalité ne disparaîtra pas de sitôt. "Ca restera pour les générations à venir", estime-t-il. Elle pourrait en tout cas se prolonger dès la semaine prochaine, la France et l'Espagne ayant toutes les chances de se retrouver en quarts de finale.