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Après avoir tant manqué à l'équipe de France lors de ses trois derniers matches, Endy Miyem devrait être d'attaque pour le quart de finale de l'Euro-2015 dames de basket face à la Russie, contre qui son adresse pourrait s'avérer précieuse, jeudi à Budapest.
Miyem était tout sourire mercredi au moment de partager ses sentiments avec la presse. Elle était ravie d'en avoir a priori fini avec la blessure au mollet gauche ressentie lors du dernier match du premier tour face au Monténégro, qui l'avait empêché de jouer ensuite.
"Ca va mieux", a-t-elle assuré. "Je suis contente, j'ai pu me réentraîner avec toute l'équipe. Je sens les cinq jours de +vacances+, ce n'est pas facile, la reprise. Mais au niveau du mollet, j'ai de très bonnes sensations, plus de douleur. Pourvu que ça dure."
L'intérieure des Bleues (27 ans, 134 sélections) avait vu repasser le spectre du Mondial-2014. Blessée au même mollet, elle n'avait pu jouer que 29 minutes en deux matches, et avait ensuite raté les trois premiers mois de la saison avec Bourges.
"On essaie de ne pas être parano. Mais forcément, ça m'a un petit peu traumatisée", avoue-t-elle. "Quand quelque chose nous éloigne des parquets aussi longtemps, on essaie de prendre toutes les précautions pour que ça ne se reproduise pas, tout simplement."
La deuxième meilleure marqueuse des Bleues dans cet Euro (11,8 points de moyenne) n'a pas bien vécu cette nouvelle immobilisation forcée.
"C'est encore pire d'être sur le banc", constate-t-elle. "Quand on ne peut pas être dans l'action et qu'on peut juste stresser, on n'est pas au coeur et on se dit qu'il n'y a rien de vraiment concret qu'on puisse faire pour aider l'équipe. C'est vrai que c'est assez frustrant."
Mais cette expérience l'a aussi servie. Elle s'est efforcée de rester proche de ses coéquipières, pour distiller quelques conseils.
"J'ai appris de l'année dernière, où je m'étais peut-être un peu renfermée sur moi-même", note-t-elle. "Là, je me suis dit : +Je ne sais pas combien de temps ça va durer, mais il faut essayer de donner son maximum et d'aider au mieux+. J'ai essayé de temps en temps d'avoir un petit mot, un petit conseil, un petit truc qu'on a la chance de pouvoir voir quand on est sur le côté."
- 'Besoin d'aventure' -
Face à la Grèce, la Turquie et au Bélarus, Miyem a atrocement manqué à ses coéquipières. Celle qui est utilisée alternativement sur les postes 3 (ailière) et 4 (intérieure) aurait été bien utile pour son adresse à mi-distance.
"On a toutes notre importance, toutes notre rôle à jouer. Donc forcément si je ne suis pas là, ce que je suis censée apporter n'est pas là", évacue-t-elle. "Mais c'est bien aussi de savoir qu'on est capable de pallier l'absence d'une joueuse."
Son retour, pour peu qu'elle retrouve rapidement le rythme, devrait soulager les Bleues. Miyem, elle, se dit prête pour le dur combat qui s'annonce.
"Toutes les équipes arrivent le couteau entre les dents. On sait que ça va être la guerre", prévoit-elle. "Il faudra être là physiquement et mentalement."
Avec ce quart, elle aura un avant-goût de ce qui l'attend la saison prochaine. Après neuf saisons à Bourges, elle ralliera cet été le club de Koursk, troisième de l'Euroligue la saison passée, dans le sud-ouest de la Russie.
"Ce n'est pas que je ne me sentais pas bien à Bourges", dit-elle. "Mais j'avais besoin de voir autre chose, besoin d'aventure. C'était le bon moment. Je me sens prête au changement."
"Je vais voir comment ça va se passer, je vais découvrir", explique-t-elle. "Je vais faire mon petit bonhomme de chemin là-bas et je reviendrai avec mes expériences, que je ferai partager. C'est intéressant de bouleverser ses habitudes."