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Tout en ayant lentement commencé à transmettre son expérience et son savoir à la jeune Olivia Epoupa, Céline Dumerc a montré lors des deux derniers matches qu'elle restait la patronne de l'équipe de France, opposée à la Serbie en finale de l'Euro-2015 dames de basket, dimanche à Budapest.
Le temps commence à passer pour Dumerc, l'héroïne des Jeux de Londres en 2012. A bientôt 33 ans en juillet, elle se prépare à une dernière samba l'été prochain pour les JO à Rio, avant de se retirer de la scène internationale.
Lors de cet Euro, la France a commencé à organiser la transition entre sa joueuse la plus emblématique et celle qui depuis des années paraît destinée à lui succéder au poste de meneuse.
Multi-médaillée chez les jeunes - or européen avec les moins de 20 ans en 2014 et les moins de 18 ans en 2012, et argent mondial en moins de 17 ans en 2010 et moins de 19 ans en 2013 - Epoupa a connu, à 21 ans, ses premières sélections seniors en compétition officielle.
Arrivée comme meneuse N.3 derrière Dumerc et Anaël Lardy, elle a peu à peu supplanté cette dernière, faisant valoir des qualités athlétiques sidérantes pour un si petit gabarit (1,65 m).
La Toulousaine a vite appris au contact de la capitaine des Bleues, "un exemple de charisme et de leadership" pour elle. Dumerc, elle, est entrée doucement dans cet Euro, s'efforçant de mettre en musique le jeu de chacun.
"Pendant toute la phase de poules, mon rôle premier c'était de mettre en place mon équipe, d'organiser, d'essayer d'impliquer un peu tout le monde, de voir ce qui marche bien, pour quelle fille et à quel moment", explique-t-elle.
Le seul écueil est arrivé au deuxième tour contre les Turques (56-66). Dumerc n'a pas su trouver la clé de la défense de zone adverse.
"Je ne savais pas quoi annoncer, quoi faire, quoi mettre en place pour qu'on s'y retrouve collectivement. Et comment moi individuellement je pouvais apporter en attaque", avoue-t-elle.
- 'De belles choses pour le futur' -
Mais le jeu collectif des Bleues a repris sa cohérence lors du quart de finale gagné de manière convaincante contre la Russie (77-74). Un match au cours duquel Dumerc a retrouvé toute son influence.
En difficulté pour défendre sur Epiphanny Prince, la Berruyère a laissé Epoupa se charger du cas de la meneuse d'origine américaine et a été décalée sur le poste d'arrière, avec pour résultat un presque double-double (13 points, 9 passes décisives).
En demi-finale également, Epoupa est venue relayer efficacement Dumerc, qui a encore confirmé sa capacité à mettre les tirs décisifs, avec un trois points capital à moins de deux minutes de la fin.
Tout au long de ce match, on l'a aussi vue multiplier les conseils et les signes d'encouragements à l'attention de sa jeune coéquipière.
"Il n'y a pas forcément des mots, quelque chose qui se passe dont on a conscience", note Dumerc en évoquant la notion de transmission. "Mais effectivement, le fait que c'est elle qui rentre après moi, alors qu'il y a quand même Anaël qui a de l'expérience. Ce sont des petits signes."
"Et puis, elle montre au fil de la compétition qu'elle apprend, qu'elle progresse, elle apporte de plus en plus au fil des matches. Et effectivement, vu mon grand âge, j'arrive vers la fin et il va falloir préparer l'avenir", plaisante-t-elle.
"Ca me fait penser à moi, quand je suis arrivée en équipe de France", ajoute-t-elle. "Tout doucement, d'année en année, j'ai commencé à rentrer un plus dans les plans de jeu du coach. Et là, c'est vrai qu'Olivia répond favorablement et vraiment efficacement tout de suite. Ca promet de belles choses pour le futur."
La France aura en tout cas besoin que son binôme de meneuses soit au top dimanche en finale pour ne pas s'empêtrer dans les mailles du filet tissé par la défense serbe.