Happy Birthday : |
© AFP/LOIC VENANCE
Le Français Dominique Gentil (d) à la lutte avec le Slovène Simon Finzgar en demi-finales du Mondial de basket 3x3, le 21 juin 2017 à Nantes
Le basket 3x3, populaire, intense et spectaculaire sport qui fera son entrée au programme des jeux Olympiques de Tokyo-2020, se dévoile au grand public depuis samedi et jusqu'à mercredi à Nantes, à l'occasion de sa 4e Coupe du monde.
A mi-chemin entre le jeu de rue et le 5x5, le basket-ball 3 contre 3 est une jeune discipline, née officiellement en 2010 avec l'organisation d'une première grande compétition internationale, lors des JO de la jeunesse à Singapour. "Sept ans après, le 3x3 est aux jeux Olympiques, c'est une ascension super fulgurante!", se réjouit Richard Billant, entraîneur des équipes de France 3x3 masculine et féminine.
Un "label JO" qui "met tout de suite du sérieux", ce sport souffrant encore, malgré sa belle popularité et son propre circuit professionnel depuis cinq ans, "d'une mauvaise image dans le monde du basket professionnel alors que c'est une discipline à part entière, pratiquée par de vrais joueurs de basket", regrette le coach.
Spontané et explosif, quand le basket traditionnel repose plus sur les systèmes de jeu et la patience, le 3x3 se joue sur un demi-terrain, avec un seul panier, et se termine au bout de 10 minutes ou dès qu'une équipe inscrit 21 points. Un panier vaut un point, deux points s'il est marqué au-delà de l'arc de cercle symbolisant habituellement la ligne des 3 points.
- 'Totale autonomie' -
Une possession est limitée à 12 secondes, ce qui nécessite des joueurs polyvalents pouvant passer très vite d'attaquant à défenseur, rendant le jeu spectaculaire.
Autre grande différence avec le basket se jouant à cinq contre cinq, l'entraîneur reste en tribune, laissant les joueurs seuls sur le terrain "maîtres de leurs instincts" et des roulements avec le joueur remplaçant, "une totale autonomie" qui peut être "parfois déstabilisante pour les joueurs de 5x5", souligne Richard Billant.
"On communique beaucoup plus entre co-équipières. Dans le 3x3, on retrouve l'esprit d'équipe, la solidarité qui peut faire défaut dans le 5x5 où on est plus dans des individualités", affirme Sabrina Palie, 35 ans, passée par Valenciennes, Priolo en Italie ou par l'équipe de France, avant de se lancer il y a trois ans dans cette nouvelle discipline, tout en continuant à jouer en Ligue féminine 2 à Landerneau.
Sur le terrain, "chaque seconde compte. C'est très physique, beaucoup plus agressif et l'adrénaline est au rendez-vous, c'est du fractionné en permanence. On retrouve vraiment l'amour du jeu", poursuit la joueuse française, qui espère que la vitrine du Mondial à Nantes incitera les jeunes à se tourner vers le 3x3, dans de futurs pôles de formation.
- Joueurs complets -
"En France, le 3x3 reste encore amateur ou semi-amateur, on joue pour le prestige, alors qu'il y a déjà une ligue professionnelle au Japon ou dans des pays des Balkans. De plus en plus de joueurs se concentrent sur le 3x3 exclusivement et ont déjà arrêté le 5x5. Et cela va s'intensifier dans les mois et les années à venir", assure Angelo Tsagarakis, 33 ans, évoluant à Trikala, en Grèce.
"Au 3x3, il faut savoir shooter, dribbler, tenir les duels en défense, gagner les duels en attaque. Ce sont les joueurs les plus complets qui réussissent le mieux", insiste cette figure de proue de la discipline en France, qui a commencé le basket "dans les playground, à un contre un, à trois contre trois, sur le bitume et au soleil", avant d'intégrer son premier club à l'âge de 8 ans.
Après Athènes en 2012, Moscou en 2014 et Canton en 2016, Nantes a été choisie il y a un an pour accueillir la 4e édition de la Coupe du monde 3x3 de la Fédération internationale de basket-ball (Fiba), dans le cadre du projet "The Bridge", une course transatlantique opposant le paquebot Queen Mary 2 à quatre maxi-trimarans.
Vingt équipes masculines et vingt équipes féminines s'affrontent jusqu'à mercredi pour succéder aux tenants du titre, la Serbie chez les hommes, et la République Tchèque chez les dames.