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© AFP/THOMAS SAMSON
Casey Laulala (g) et Dan Carter (d), sous le maillot des Ciel et Blanc, le 12 décembre 2015 à Colombes face à l'ailier gallois de Northampton George North (c)
Depuis que Dan Carter s'est fait retirer son permis, il est devenu son chauffeur. Mais c'est aussi sur le terrain que le centre Casey Laulala et l'ouvreur vedette du Racing 92 s'entendent. Montpellier, leur adversaire samedi (17h) en barrages, est prévenu.
Ce fut le plus bel essai du bouillant derby contre le Stade Français, le 30 avril. Dan Carter, à la réception d'un ballon éjecté, attaque la ligne d'avantage, déborde Jules Plisson et offre l'essai à son compatriote néo-zélandais d'une limpide chistera.
"C'est grâce à lui." De reconnaissant, Laulala, au cours d'un entretien à l'AFP, s'est fait flatteur: "Son cerveau a une telle faculté d'anticipation. Il a toujours un ou deux temps d'avance sur la plupart d'entre nous."
"Il faut s'adapter à ce qu'il fait", a poursuivi le Néo-Zélandais d'origine samoane, toujours souriant. "Sur cet essai, il nous montre l'étendue de sa classe. J'étais là pour récolter les fruits."
Cela n'a pas empêché le Racing de s'incliner (27-23). Mais le week-end suivant, une victoire sur le fil face à Bordeaux-Bègles (22-20) lors de la dernière journée, grâce à une prestation de haut rang de Carter, auteur de l'essai de la victoire à dix minutes de la fin, a suffi aux Racingmen pour se qualifier pour les barrages.
Le champion de France en titre, décevant 6e de la saison régulière, ne sera pas favori à Montpellier, brillant 3e et qui a écrasé son équipe bis 54-3 le 22 avril. Mais si son trio d'arrières néo-zélandais Carter-Laulala-Rokocoko est en forme, ce sera autre chose.
- Chauffeur privé -
L'ouvreur Carter a jusqu'ici connu une saison noire, à l'instar du club des Hauts-de-Seine, éliminé prématurément en Coupe d'Europe et touché par les affaires extrasportives. A l'affaire des corticoïdes, dans laquelle il a été comme ses coéquipiers Joe Rokocoso et Juan Imhoff blanchi, s'est ajoutée son arrestation pour conduite en état d'ivresse, le 16 février à Paris.
"Je suis son chauffeur Uber maintenant!", s'exclame fièrement Laulala, qui habite comme le double champion du monde (2011, 2015) à Meudon, au sud-ouest de la capitale. "C'est moi qui vais le chercher et qui le ramène chez lui tous les jours". Carter s'est en effet vu retirer son permis de conduire après cet incident. "Conduire, ça lui manque..."
Un épisode qui a contribué à rapprocher les deux hommes. "Je me suis assuré qu'il allait bien, qu'il avait quelqu'un à qui parler. Peu de personnes ont accès à lui", confie Laulala, qui voit Carter "plus que n'importe qui d'autre dans l'équipe". Et l'emmène aussi dîner.
Les deux All Blacks (112 sélections pour Carter, 2 seulement pour Laulala) n'étaient pas amis à l'époque des Crusaders, au sein desquels ils se sont côtoyés durant quasiment toute la décennie 2000.
- Dernier coup pour les ex-All Blacks? -
Mais depuis que Carter, après son second sacre mondial fin 2015, l'a rejoint au Racing, où il est arrivé en 2014, "nous avons passé énormément de temps ensemble. Notre relation sur le terrain est faite de plaisir et de confiance", apprécie le trois-quarts centre.
Heureux en famille à Paris - leurs deux compagnes sont également amies -, Laulala et Carter, qui ont pour autre point commun l'âge (35 ans), peuvent réaliser un coup en offrant un troisième et dernier titre de champion de France à un autre ex-All Black, Chris Masoe (38 ans), qui met fin à sa carrière sportive.
Ils pourraient alors fêter cela autour d'un barbecue, à Meudon, avec un autre légendaire Racingman et compatriote: Ali Williams (36 ans, 77 sélections), écarté du groupe après son arrestation en possession de cocaïne fin février.
"Il va bien, c'est quelqu'un de très positif, il est en train de regarder les différentes options qui s'offrent à lui", a indiqué Laulala au sujet du deuxième ligne. Avec ces All Blacks, il faut s'attendre à tout.