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© AFP/LLUIS GENE
Luis Enrique, l'entraîneur du Barça, au cours d'une conférence de presse à Barcelone, le 3 mars 2017
"Si les astres s'alignent, nous allons renverser la situation": telle est la conviction de l'entraîneur du FC Barcelone Luis Enrique, qui prépare depuis trois semaines les stars catalanes à un improbable exploit mercredi contre Paris, vainqueur 4-0 en 8e aller de Ligue des champions.
. Encaisser le choc
A des années-lumières de son niveau habituel au Parc des Princes le 14 février, Barcelone a mis du temps à digérer ce cataclysme. "La défaite de Paris nous a fait mal", a confirmé le défenseur français Jérémy Mathieu.
Lucide, Luis Enrique a jugé cette rencontre du Barça comme la "pire prestation de ces trois dernières années, et de loin". "Ce n'est pas habituel pour nous qu'une équipe nous surpasse aussi largement au score et au niveau du jeu", a-t-il reconnu.
Groggy, le Barça est passé tout près de s'écrouler sur les deux matches suivants en Liga, sauvé à chaque fois par Lionel Messi contre Leganes (2-1), puis face à l'Atletico Madrid (2-1).
Dans cette atmosphère de fin de cycle, Luis Enrique a pris une décision qui s'imposait sans doute: il annoncé mercredi dernier qu'il quitterait ses fonctions en fin de saison. Un choix qui semble avoir agi comme un électrochoc: désormais en tête de la Liga, le Barça a retrouvé tout son brio face au Celta Vigo (5-0), avec un Messi supersonique.
Et Luis Enrique lui-même s'est dit "soulagé" d'avoir allégé l'atmosphère autour de l'équipe, remobilisée pour lui offrir une fin de mandat réussie.
. Analyser les failles
Obnubilé par le PSG, l'entraîneur barcelonais a cherché des solutions en vue du match retour.
"J'ai cette rencontre en tête depuis le lendemain du match aller. J'y pense chaque nuit, à chaque instant", a reconnu Luis Enrique, qui a "analysé ce match plus en profondeur que n'importe quel autre".
D'où des séances vidéo dédiées avec ses joueurs pour identifier les failles barcelonaises. "On a revu quelques images où on n'y était pas, pour nous remettre dedans. De temps en temps, ça fait du bien", a raconté Mathieu.
A Paris, plusieurs carences se sont conjuguées: la trop grande dépendance au trio offensif "MSN" (Messi-Suarez-Neymar), le manque de profondeur de banc ou encore la faiblesse inhabituelle de l'entrejeu.
Bref, "une conjonction de beaucoup de choses mal faites" qui ne se cumulent pas d'habitude, selon Luis Enrique.
L'une des possibles solutions pour le technicien asturien semble de densifier son milieu de terrain dans un 3-4-3 très offensif, travaillé notamment contre l'Atletico.
"Dans un 3-4-3, nous pouvons fixer davantage de joueurs dans leur ligne défensive, générer plus d'espaces et de surnombres au milieu et mieux ressortir le ballon", a décortiqué Luis Enrique samedi.
. Croire au miracle
Il faut une part d'irrationnel pour croire que le Barça pourra marquer au moins quatre buts mercredi sans en encaisser aucun. Mais depuis plusieurs jours, tous les Catalans n'ont qu'un mot à la bouche: "remuntada" (remontée).
"J'espère que nous ferons un miracle", a lancé le milieu Ivan Rakitic.
"C'est très difficile mais ce n'est pas impossible", a surenchéri l'avant-centre Luis Suarez, citant en exemple le mémorable 4-0 réussi la saison dernière sur le terrain du Real Madrid en Liga.
Pour achever de rendre confiance aux Barcelonais, leurs deux derniers scores en Liga (6-1 puis 5-0) les qualifieraient mercredi pour les quarts de Ligue des champions.
Certes, les précédents ne sont pas favorables: en C1, aucun club battu 4-0 à l'aller n'a jamais réussi à se qualifier. Mais s'il est une équipe capable de faire exploser n'importe quelle défense, c'est peut-être le Barça de Lionel Messi, Luis Suarez et Neymar.
"J'ai une foi inébranlable dans le fait que nous allons faire un grand match et revenir dans la course", a asséné Luis Enrique. "J'ignore à quelle minute, dans quelle situation. Mais nous allons prendre des risques."
Et la presse catalane, si catastrophiste après le match aller, a commencé à se laisser séduire: "Nous croyons à la +remuntada+", a titré le quotidien Sport dimanche. Comme si l'impensable devenait faisable.