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© AFP/FRANCOIS GUILLOT
Le président Denis Masseglia, tout juste réélu à la tête du mouvement olympique français le 11 mai 2017 à Paris
Prime à la continuité: à trois jours d'une visite cruciale du CIO pour la candidature de Paris-2024, le mouvement olympique et sportif français a choisi jeudi la sécurité, en élisant Denis Masseglia pour un troisième mandat à la présidence du CNOSF.
L'image était symbolique: quelques minutes après sa réélection, Denis Masseglia, en place depuis 2009, et Tony Estanguet, triple champion olympique et coprésident du comité de candidature de Paris-2024, ont posé ensemble sous le logo du CNOSF.
Une stabilité pour le projet le plus important du sport français qui définira une bonne partie de la politique menée par le CNOSF dans les prochaines années.
"J'espère que la confiance qui m'a été témoignée est de bon augure, qu'elle signifie une continuité dans ce qui a été accompli", a expliqué le président réélu, évoquant le dossier de candidature parisien pour l'organisation des Jeux en 2024.
- Paris-2024, le plus important -
"Le plus important, c'est ce qui va arriver, que l'on gagne avec Paris-2024, on l'a tous dit", a-t-il ajouté.
Initié sous la présidence de Denis Masseglia en 2011-12 après les échecs des candidatures de Paris-2012 et d'Annecy-2018, ce succès est la priorité absolue pour le Marseillais de 69 ans, qui effectuera son dernier mandat, puisque la limite d'âge pour candidater au poste est fixée à 70 ans.
© AFP/Sophie RAMIS, Vincent LEFAI
Jeux Olympiques 2024 : Paris vs Los Angeles
Il sera face à la Commission d'évaluation du CIO dès dimanche, pour le début de cette visite de trois jours primordiale dans le processus.
"Pour ce qui est des discours, j'avoue que je ne m'y suis pas encore penché. Cet après-midi me laisse un peu de temps, par rapport à une échéance importante, et que l'on doit passer avec le meilleur succès possible", a-t-il expliqué.
"Je n'étais pas inquiet sur l'issue de cette élection. Quelle que soit l'issue avec les trois candidats, on aurait été dans la continuité d'un sport français mobilisé derrière la Paris-2024", a sobrement commenté Tony Estanguet.
Cette réélection a toutefois été acquise dans un climat bien plus tendu que par le passé. Pour la première fois de l'histoire du CNOSF, un sortant faisait face à une forte concurrence: la présidente de la Fédération française d'escrime Isabelle Lamour et le double champion olympique de judo (1996-2000) David Douillet.
- Lamour renonce à un recours -
Le score aura été sans appel, en faveur de Denis Masseglia: avec 556 voix sur les 995 exprimés contre 385 pour Lamour, M. Masseglia a été élu au 1er tour du scrutin, David Douillet, 3e postulant, ne recueillant que 54 voix.
L'effervescence à la Maison du sport à Paris, palpable lors du vote, est montée d'un cran avec la prise de parole d'Isabelle Lamour, visiblement très agacée et déçue du résultat.
Dénonçant les conditions "tout à fait inacceptables" dans lesquelles s'est déroulé le scrutin, elle a un temps évoqué la possibilité d'un recours, avant d'y renoncer. "Cela ne sera à rien. Je suis juste triste pour les fédérations qui aspiraient au changement", a-t-elle indiqué à l'AFP en soirée.
"On a un mouvement sportif poussiéreux, ça sera sans moi. Je vais me consacrer pleinement à ma fédération", a-t-elle précisé, mettant en cause la longue prise de parole de Denis Masseglia, avant le vote.
David Douillet avait lui immédiatement exclu de s'associer à un recours contre le résultat du vote. "Je sais perdre dignement. Je laisse les gens avec leur conscience", a-t-il expliqué.
Pour cette élection, le mode de scrutin avait été modifié pour un vote plus direct: les présidents des fédérations, dont le poids varie en fonction de leur statut (olympique ou non) et du nombre de licenciés, ont directement voté pour le candidat.
Les fois précédentes, ces présidents élisaient d'abord le conseil d'administration qui choisissait le président. Ce dernier était alors adoubé par l'assemblée générale.