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A un mois des jeux Olympiques de Rio, l'athlétisme français est revenu des championnats d'Europe d'Amsterdam avec dix médailles et des interrogations, alors que le niveau des adversaires sera tout autre lors du grand rendez-vous de l'année.
Dix médailles: en soi, le bilan tricolore n'a rien de famélique. Il faut ainsi se rappeler qu'en 2006, trois ans après des Mondiaux très réussis à domicile et alors que les championnats d'Europe étaient le seul grand rendez-vous de la saison, la France n'en avait ramenées que six de la compétition continentale.
Tout de même, Amsterdam-2016 se situe en-dessous des attentes que Bernard Amsalem, le président de la fédération française, avait fixées: entre 13 à 15 médailles. Sur les 10 ramenées, 2 sont en or, 5 en argent et 3 en bronze.
C'est le contexte, surtout, et le raté de certains leaders qui portent à interrogation.
Le contexte, d'abord: la Russie, géant de l'athlétisme européen, était absente, suspendue pour son dopage organisé. Il y avait donc moyen, sur le papier, de grappiller quelques récompenses.
Mais en cette année olympique, les Français comme certains des meilleurs européens n'avaient pas tous répondus présents pour cet Euro.
C'était le cas de Kevin Mayer au décathlon, ou encore de Yohann Diniz, puisque la marche n'était pas au programme.
"Les championnats d'Europe en année olympique, c'est une erreur de l'AEA (la fédération continental). On ne peut pas avoir 36 objectifs dans la saison", a ainsi regretté M. Amsalem. "La tête est à Rio, elle n'est pas là", a-t-il avancé.
"Il s'agissait de championnats d'Europe de passage avant le grand rendez-vous olympique", a-t-il ajouté.
- Lavillenie, Vicaut et Bosse déçoivent -
Pour ceux qui étaient présents, la répétition ne s'est toutefois pas non plus déroulée parfaitement, y compris, et c'est assez rare pour le souligner, pour certains cadres.
Comptablement, la France a finalement pâti de l'échec de quelques-uns de ses leaders.
Cela est notable d'abord avec le zéro pointé de Renaud Lavillenie, qui échoue à ramener une médaille dans un grand rendez-vous pour la première fois depuis 2009. Pour la première fois depuis son explosion au plus haut niveau, donc.
"Mais pour Renaud, je ne suis pas inquiet. Les conditions du concours étaient épouvantables", a rappelé le directeur technique national Ghani Yalouz.
La déception est surtout forte pour Jimmy Vicaut, seulement médaillé de bronze sur 100 m alors qu'il en était l'immense favori.
"Les résultats n'ont peut-être pas été là, mais l'engagement était là. L'objectif, ce sont les JO qu'on le veuille ou non", a déclaré Yalouz en parlant du comportement des Français en général, pas spécialement de celui de Vicaut.
Le sprinteur symbolise d'ailleurs un certain état d'esprit: d'abord meurtri de son échec, il a su rebondir pour participer finalement au relais 4x100 m, ce qui n'était pas prévu à l'origine, et gagner au passage une médaille d'argent.
"J'ai bien fait de rester!(...) ça m'a reboosté un peu", a déclaré le détenteur du record d'Europe du 100 m (9 sec 86).
Pierre-Ambroise Bosse a lui échoué à conquérir le titre sur 800 m, décevant cinquième alors qu'un podium voire même une victoire était envisageable.
Pour Rio, où les épreuves d'athlétisme se dérouleront du 12 au 21 août, les dirigeants de l'athlétisme français restent néanmoins fidèles à leurs ambitions.
"L'idée, c'est de faire mieux qu'à Londres, où nous avions eu trois médailles. Et faire quatre médailles, ce serait égaler par exemple le bilan d'Atlanta en 1996", explique M. Amsalem.