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Le perchiste Renaud Lavillenie, locomotive de l'athlétisme tricolore depuis 2009, a confirmé son statut en s'envolant à 5,95 m, meilleure performance mondiale (MPM) de la saison, dimanche à Angers lors de la 3e et dernière journée des Championnats de France.
Les spectateurs étaient d'ailleurs venus pour le détenteur du record du monde (6,16 m en salle depuis 2014).
Profitant de conditions météo enfin compatibles avec l'exercice périlleux de la perche, le Clermontois a vraiment décollé. Avant Angers, le record saisonnier du champion olympique stagnait à 5,83 m.
"Ça fait plaisir, je commençais à ronger mon frein de faire de bons trucs à l'entraînement et après, en compétition, être bridé. Dès l'échauffement c'était bien", a soufflé Renaud, qui a débuté son concours à 5,75 m.
La perche reste - histoire de culture grâce aux entraîneurs et champions qui l'ont traversée - la discipline forte de l'athlétisme hexagonal.
A preuve: derrière +Napoléon+ Lavillenie, Kevin Menaldo, blessé l'hiver dernier, a franchi 5,80 m.
- Quatre pour trois
Ils sont désormais quatre (avec Valentin Lavillenie, le frangin du boss, et Stanley Joseph, troisième en passant 5,75 m en Anjou) pour trois places à s'être affranchis du niveau de performance requis (NPR/5,70 m) pour les jeux Olympiques de Rio. Et cinq - les quatre plus le jeune Axel Chapelle - à prétendre aller aux +Europe+ d'Amsterdam (6 au 10 juillet).
"Un athlète qui fait les minima mais qui reste à la maison, c'est malheureux mais ça montre que la discipline est très bonne", a estimé Renaud Lavillenie.
Le 110 m haies est une autre spécialité française. Quatre hurdlers peuvent aussi aller à Rio. Le Martiniquais Dimitri Bascou, vainqueur en 13 sec 05, temps de valeur mondiale, et Pascal Martinot-Lagarde (6e mais gêné en finale par la chute de son frère Thomas), avaient déjà leurs billets en poche. En demi-finale, le prodige Wilhem Belocian et Aurel Manga ont également réalisé les minimas (13.35). Bonne idée, car en finale il y avait un souffle de vent de trop (2,1 m/s) et les chronos de Belocian (13.15/2e) et Manga (13.32/3e) n'auraient pas été pris en considération.
"C'est l'aboutissement de ce que j'ai fait pendant la saison hivernale. J'annonçais ce type de chrono depuis quelques semaines et je le sors aujourd'hui en finale des Championnats de France. Que demander de mieux?", a estimé Bascou.
- Vicaut peine
Vedette de la seconde journée, samedi, en 9 sec 88 sur 100 m, Jimmy Vicaut, alourdi, a peiné sur 200 m (20.62), en l'absence du sextuple tenant du titre Christophe Lemaitre, qui avait renoncé, légèrement blessé, à l'issue de la finale du 100 m.
"Il est fatigué", avait averti son entraîneur Guy Ontanon dès la demi-finale remportée en 20 sec 73. "C'est une course dégueulasse", a sentencé Vicaut, après la finale lui offrant néanmoins le premier doublé de sa carrière au niveau national.
Grande favorite, Floria Gueï n'a pas été inquiétée sur 400 m, en 51 sec 21, laissant à plus d'une seconde (52.29) la Rémoise Marie Gayot. Le vent soufflant dans la ligne opposée a seulement empêché la Lyonnaise de descendre sous les 51 secondes.
La famille du triple saut, attristée par la nouvelle blessure la veille du champion du monde 2013 Teddy Tamgho, a retrouvé un peu de sourire avec la Limougeaude Jeanine Assani Issouf, retombée à 14,40 m, de bon augure avant Amsterdam.
Yohann Diniz, lui, a rapidement abandonné le 5000 m marche, asphyxié par une crise d'asthme, "sans doute à cause du pollen". "Mais il n'y a pas d'inquiétude pour Rio", a rassuré le triple champion d'Europe du 50 km marche.
Les +France+ ont comme d'habitude valorisé les points forts mais aussi mis à nu les faiblesses du mouvement.
Béantes comme à la hauteur masculine, que le favori Mickael Hanany a gagnée avec 2,21 m. Pour le podium, 2,12 m suffisaient.