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Le 4X400 m tricolore dames est devenue une marque déposée pour l'esprit d'équipe: après le titre en plein air d'août dernier à Zurich, les Françaises ont récidivé aux championnats d'Europe en salle, dimanche à Prague, lors de la dernière journée.
La seule à n'avoir pas goûté à la fête zurichoise, la Rhodanienne Elea Diarra, deuxième à s'élancer, était particulièrement heureuse.
"Suite à deux années difficiles pour des problèmes de santé, je n'étais pas à Zurich. Je les avais regardées devant la télé", a expliqué Diarra.
"A mon retour, j'avais beaucoup de pression car elles avaient fait quelque chose d'énorme. Il fallait que je sois au niveau, je n'avais pas le droit à la défaillance", a souligné la sociétaire du Décines-Meyzieu Athlétisme. Et d'ajouter: "j'ai 25 ans aujourd'hui. C'est un superbe cadeau d'anniversaire pour la journée de la femme".
Marie Gayot, dernière relayeuse impeccablement lancée par Agnès Raharolavy, ne parle pas de revanche après sa cinquième place dans l'épreuve individuelle. "C'est totalement différent, mais ça nous permet de repartir avec le sourire et le sentiment que la saison se termine très bien".
- La bagarre -
En troisième position, comme à Zurich, Raharolavy apprécie la salle. "Il y a plus de suspense et il faut aimer la bagarre", remarque la Nantaise, pourtant gabarit léger (1,67 m pour 56 kg).
A Zurich, Gueï avait effectué un ultime tour d'enfer pour remonter de la quatrième à la première place dans les derniers mètres.
Cette fois, la néo-Lyonnaise a lancé la course, notamment face à l'Ukrainienne Nataliya Pyhyda, avec laquelle elle s'est accrochée dans la ligne opposée du deuxième tour. L'Ukraine a posé un protêt sur cet incident, finalement rejeté.
Pour Ghani Yalouz, le directeur technique national, ce quatuor symbolise l'état d'esprit de l'équipe, même s'il n'oublie pas les déceptions. Celles d'Eloyse Lesueur, la championne du monde de la longueur, de la pentathlète Antoinette Nana Djimou, qui défendait son titre, et dans une moindre mesure dimanche de la perchiste Marion Fiack. Leur dénominateur commun: la cinquième place.
"Il y a un engagement malgré l'absence de la patronne de ce relais, Muriel Hurtis (désormais en semi-retraite). Il y a une équipe jeune derrière et c'est une politique qu'on a souhaité mettre en ?uvre dès le début", rappelle le DTN. Et de citer Wilhem Belocian, tout juste sorti des rangs juniors pour compléter le triplé historique sur 60 m haies, derrière Pascal Martinot-Lagarde, 23 ans, et Dimitri Bascou.
"Ca se prépare. Belocian sort du projet Caraïbes. On l'a découvert en 2009".
Avec une équipe réduite (27 sélectionnés), fortement amputée par les blessures et surtout les absences volontaires, notamment des sprinters et des spécialistes de demi-fond, l'équipe de France termine à la deuxième place au tableau des médailles (six dont trois en or), remportée par la Russie (six médailles d'or pour huit podiums).
Pour clore la manifestation, la famille Borlée a donné un récital. Mis sur orbite par Julien Watrin, les frères Dylan, Jonathan et Kevin Borlée, entraînés par le père, Jacques, ont battu le record d'Europe du 4X400 m messieurs (3:02.87). Ils viennent de Belgique, dont la devise est: "l'union fait la force".
Leur s?ur Olivia a été médaillée du relais 4X100 m aux Mondiaux en plein air de 2007 (3e) et aux JO de Pékin (2e). La preuve éclatante que l'aspect culturel est primordial dans le sport.