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Usain Bolt célèbre la victoire de la Jamaïque sur le 4x100 m des Mondiaux de Moscou, le 18 août 2013
Entre rêve de gosse et désir d'éternité, Usain Bolt a mené sa carrière jusqu'à devenir légende autoproclamée du sprint, adulé dans le monde entier, mais il doit maintenant se réinventer pour durer jusqu'aux Jeux de Rio-2016.
Avec un nouveau triplé mondial en poche sur 100/200 et 4x100 m, la vie pourrait être lassante. Le voici désormais nanti de 8 médailles d'or mondiales, à hauteur des Américains Carl Lewis, Michael Johnson et Allyson Felix, les plus titrés de l'histoire. Dimanche, il les a même devancés d'une courte tête, au regard des deux médailles d'argent qu'il possède également.
Une légende, ce n'est donc pas que du vent, mais aussi des chiffres.
Le beau bébé, 1,96 m pour 94 kg, est né à Trelawny, dans le nord de la Jamaïque. Cela fera 27 ans mercredi prochain, et depuis il n'en finit plus de grandir en même temps que sa collection de trophées.
Sextuple champion olympique et octuple champion du monde, détenteur des trois records du monde sur 100, 200 et 4x100, Bolt connaît sa table des multiplications.
En cette année post-olympique, le roi du sprint réalise ses rêves de gosse en surfant sur sa classe, puisque ses adversaires sont au tapis sur blessure ou dopage. Mais pourra-t-il continuer ainsi?
L'objectif d'un "triple-triplé" en 2016
Depuis son éclosion aux jeux de Pékin en 2008, Bolt promène partout son incroyable décontraction. Sur les affiches publicitaires qui ont fait de lui un homme riche (une vingtaine de millions de dollars de revenus par an), en bout de piste quand le public n'a d'yeux que pour lui, il grimace, fait son signe de "La Foudre" et gagne, toujours, à la fin.
© AFP/Franck Fife
Usain Bolt célèbre la victoire de la Jamaïque sur le 4x100 m des Mondiaux de Moscou, le 18 août 2013
Né pour le show, il a toujours préféré la sueur des discothèques à celle de l'entraînement. DJ à ses heures, amoureux de la vie, il a besoin de respirer autre chose que l'odeur surchauffée du tartan.
Bolt a fait tomber la "Foudre" sur le monde de l'athlétisme, du pain béni pour ce sport et ses responsables.
Mais progressivement, derrière l'image marketing, se dessinent les contours d'un génie précoce devenant homme mûr. La courbe du temps oblige le prodige à réfléchir.
"Je vieillis", a-t-il répondu samedi, un peu nostalgique, à la sempiternelle question: "Battrez-vous un jour vos records du monde?"
Son discours se tourne désormais résolument vers Rio-2016, où il veut réaliser un "triple-triplé", du jamais vu. Il parle d'héritage, de trace à laisser dans l'histoire, comme une traduction plus adulte de sa volonté proclamée d'être une "Légende".
Alors Bolt agit en professionnel, gère son corps comme l'exige l'excellence. Et sait se mettre au travail quand il le faut, car il n'oublie pas qu'il en a besoin.
Scoliose
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Usain Bolt, sur le podium du 4x100 m des Mondiaux de Moscou, le 18 août 2013
Le travail lui permet de gommer chaque jour le centimètre de différence - 1,4 exactement - entre sa jambe droite, trop courte, et la gauche. Cette scoliose, ce déséquilibre du bassin dont il souffre depuis toujours, devait être un frein à sa longévité. On en rit encore.
L'an prochain, la saison 2014 n'offre aucun rendez-vous planétaire du même acabit que les JO ou les Mondiaux. Bolt pourrait être à l'affiche des nouveaux championnats du monde de relais début mai, ainsi qu'aux Jeux du Commonwealth à Glasgow du 23 juillet au 3 août, pour y combler la seule lacune de son prestigieux palmarès.
En 2015, avec les Mondiaux de Pékin, il pourra mettre en perspective les Jeux de Rio-2016, son objectif ultime.
Au pays du foot, et alors qu'il fêtera très exactement ses 30 ans au dernier soir de ces Jeux-là, il sera temps pour lui de raccrocher les pointes, pour chausser, peut-être, les crampons. "Je crois qu'après Rio je prendrai ma retraite simplement, et je verrai si je suis bon au foot", a-t-il expliqué. Comme une reprise en mains de sa destinée pour un nouveau rêve de gosse.