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© AFP/Rogerio Barbosa
Lance Armstrong lors du Congrès mondial contre le cancer, le 29 août 2012 à Montréal
Muet depuis que la justice sportive l'a dépouillé de ses sept Tours de France, Lance Armstrong va parler, le 17 janvier, sur le plateau TV d'Oprah Winfrey, où il abordera "sans concession" la question du dopage a promis la reine américaine de l'audimat.
Coïncidence ? Vendredi, le New York Times annonçait que le coureur texan pourrait enfin passer aux aveux concernant le "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu dans l'histoire du sport" dénoncé par l'Agence américaine antidopage (Usada), en octobre.
Etrange également: cette annonce de la réapparition médiatique de Lance Armstrong a suivi de quelques heures une nouvelle "bombe" lâchée par Travis Tygart, le directeur de l'Usada, selon qui le Texan aurait tenté de faire un don "dans la fourchette" des 250.000 dollars à son agence, en 2004. Histoire peut-être d'acheter son silence ?
L'avocat d'Armstrong s'est empressé de nier cette accusation mais l'interview complète de Travis Tygart doit être diffusée mercredi soir sur la chaîne CBS dans l'émission "60 Minutes Sports", qui n'a pour l'heure proposé que quelques extraits des déclarations du patron de l'Usada.
Lance Armstrong aura quant à lui 90 minutes de tête à tête avec la reine du Talk Show, le 17 janvier, de 02H00 à 03H30 GMT, sur la chaîne OWN (Oprah Winfrey Network) et sur internet (www.oprah.com), pour dire sa vérité.
La chaîne a précisé que cet entretien ne se déroulerait pas en direct: il sera enregistré au préalable à Austin (Texas), chez Armstrong, à une date qui n'a pas été précisée. Toutefois, l'ancien cycliste n'aura "pas le contrôle éditorial" (de l'interview) et aucune question ne sera taboue.
© AFP/Franck Fife
Capture d'écran du compte twitter de Lance Armstrong, en novembre 2012, où le cycliste a posté une photo le représentant chez lui allongé devant ses 7 maillots jaunes du Tour de France
Si Lance Armstrong s'est toujours refusé à avouer et conserve encore des soutiens indéfectibles, comme l'Espagnol Miguel Indurain, quintuple vainqueur du Tour, il pourrait avoir changé de stratégie, comme l'a avancé le New York Times la semaine dernière.
Selon le quotidien, qui ne cite pas de sources, le Texan de 41 ans aurait confié à des proches et des acteurs de la lutte antidopage vouloir avouer publiquement ses fautes pour obtenir la levée par les autorités antidopage de sa radiation à vie. Une sanction qui lui interdit notamment de participer à la moindre compétition de triathlon, le sport de sa jeunesse, dans lequel il avait replongé avec succès.
Une certitude: Armstrong n'a pas fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, en Suisse, de la sanction de l'Union cycliste internationale (UCI) qui a effacé la totalité de son palmarès depuis le 1er août 1998 et l'a radié à vie du cyclisme. Depuis le 27 décembre à minuit cette sanction est donc irréversible.
Des aveux télévisés seraient cependant risqués pour Armstrong, menacé de poursuites judiciaires pour parjure ou fraude, selon Peter Keane, professeur de droit à la Golden Gate University (Californie).
"Le gouvernement a peut-être un cas de parjure très solide à plaider car nombre de ses équipiers ont témoigné sous serment l'avoir vu se doper", avait souligné Peter Keane auprès de l'AFP en octobre.
© AFP/Stéphane de Sakutin
La reine du talk-show aux Etats-Unis, Oprah Winfrey, le 13 janvier 2012 lors d'une tournée en Afrique du Sud.
Un tel délit est passible de prison (jusqu'à 30 ans) et d'une forte amende (jusqu'à 1,5 million de dollars d'amende). En cas de condamnation, le coureur américain rejoindrait au "palmarès judiciaire" l'athlète Marion Jones, elle aussi épinglée pour parjure et contrainte de passer six mois derrière les barreaux en 2008.
C'est surtout sur ce plan que Lance Armstrong prendrait des risques à avouer subitement. A moins qu'il n'ait passé un accord avec la justice américaine, en échange de son témoignage.
Car financièrement le Texan ne craint pas grand chose: si l'hebdomadaire britannique The Sunday Times, la société d'assurances SCA Promotions et le Tour de France lui demandent le remboursement de plusieurs millions d'euros, l'ancien "patron" du peloton reste à l'abri: il pourrait facilement régler ces factures, avec une fortune estimée à 96 millions d'euros.