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Le 91e Nouvelle-Zélande - Afrique du Sud de l'histoire, samedi à Twickenham en demi-finale de la Coupe du monde, s'annonce particulièrement engagé devant et marqué par de somptueuses oppositions directes derrière, notamment sur les ailes.
. Deuxième ligne: une lucarne sur le futur
Qui a dit que deuxième ligne était un poste à maturation lente? Entre Sam Whitelock (27 ans) et Brodie Retallick (24 ans) côté All Blacks et Lood de Jager (22 ans) et Eben Etzebeth (23 ans) côté Springboks, c'est une fenêtre sur l'avenir qui s'ouvre. Retallick, déjà désigné meilleur joueur du monde en 2014, incarne ce souffle nouveau chez les deuxièmes lignes, tenus d'être bons sur les fondamentaux (mêlée, touche) mais aussi d'être présents aux quatre coins du terrain pour soutenir, déblayer, passer. Les quatre ont donc une certaine aisance balle en main qui les distinguent de leurs aînés. Pour les All Blacks, l'atout de l'attelage sera d'abord la mobilité. En Afrique du Sud, la culture de la domination physique amène forcément les deux golgoths de Jager (2,05 m, 125 kg) et Etzebeth (2,04 m, 123 kg) à chercher davantage l'affrontement. Bref, cela promet des étincelles sur les points de rencontre.
. Troisième ligne: trios de virtuoses
C'est le sélectionneur de l'Afrique du Sud Heyneke Meyer qui le dit: "ce sera un duel incroyable entre les deux meilleures troisièmes lignes du monde". On ne présente plus vraiment le trio All Blacks composé du capitaine Richie McCaw, docteur ès rucks, du N.8 Kieran Read, incroyable manieur de ballon, et de Jerome Kaino et sa brutale présence physique. Par leur activité, les trois sont la plaque tournante de l'équipe, la nourrissant de ballons de récupération. Mais ils trouveront du répondant chez Springboks avec les flanker Francois Louw et Schalk Burger et le puissant N.8 Duane Vermeulen. "Notre troisième ligne, je la choisirais pour n'importe quelle bataille", vante ainsi Meyer. "Schalk est brillant et n'a peut-être jamais été aussi en forme. Son abattage est énorme. Mais il faut aussi dire que Duane Vermeulen et Francois Louw sont à leur meilleur niveau." Il faudra donc surtout surveiller l'opposition dans le jeu au sol qui permettra, ou non, de ralentir les ballons adverses.
. Le grand écart du milieu
D'un côté le trio néo-zélandais Dan Carter, Ma'a Nonu, Conrad Smith (33 ans et 101 sélections de moyenne!), patiné par les campagnes victorieuses. De l'autre, les Sud-Africains Handré Pollard, Damian De Allende, Jesse Kriel (22 ans et 12 sélections de moyenne)... L'opposition des "milieux de terrain" (10-12-13) ressemble à un combat des générations. Mais au-delà de leur expérience irremplaçable, les trois All Blacks combinent fluidité et imprévisibilité. Et la paire sud-africaine De Allende-Kriel, qui a laissé quelques espaces au Gallois Tyler Morgan en quart de finale, sera bien inspirée de serrer les rangs. D'autant que la rentrée de la "troisième lame" (Sonny Bill Williams) interviendra à l'heure de jeu pour terminer le travail.
Enfin, Daniel Carter, détenteur du record du monde de points (1569 en 110 sélections, soit 14,2 de moyenne par match) est un sacré atout pour les All Blacks en cas de match serré. Même si Pollard, auteur de 18 des 23 points des Boks en quart de finale, a montré qu'il avait la tête froide et des nerfs d'acier en quart de finale.
. Les ailes du désir
Le renversant Julian Savea face au félin JP Pietersen... Le déroutant Nehe Milner-Skudder face au finisseur Bryan Habana. Cette demi-finale offre deux duels somptueux sur les ailes. Pour l'instant, personne n'a arrêté le All Black Savea (1,92 m, 108 kg), qui prend ses adversaires pour des quilles: 38 essais en 39 sélections, 8 essais depuis le début du Mondial (record de Lomu en 1999 et Habana en 2007 égalé). Et les Springboks seront bien inspirés d'anticiper en défense pour ne pas laisser Pietersen défendre en "un contre un".
Préféré au sculptural Naholo, Nehe Milner-Skudder n'a lui inscrit "que" 5 essais depuis le début du Mondial. Et c'était face à des adversaires particulièrement poreux en défense (Namibie, Tonga, France). Il avait rencontré davantage de difficultés lors du premier match face à l'Argentine. Bryan Habana, en quête d'un 16e essai qui ferait de lui le meilleur marqueur de tous les temps en Coupe du monde, l'a sûrement noté...