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Accrochés et bousculés, les Néo-Zélandais ont confié leur sort au club des plus de cent sélections, Carter, Nonu et McCaw pour battre l'Afrique du Sud (20-18) et arracher leur billet pour la finale de la Coupe du monde.
La domination territoriale était insolente (72%). La possession du ballon quasi monopolistique (65%). En première période, les All Blacks avaient fait main basse sur le ballon et envahi le camp sud-africain. A quelle fin ? A la mi-temps, ce sont les Springboks qui menaient (12-7).
Alors, les All Blacks ont confié leur avenir immédiat aux centenaires. Pour faire fructifier cette domination. La séquence a duré dix minutes, juste avant l'heure de jeu.
Un ballon mal contrôlé après touche traîne dans les 30 mètres sud-africains ? Le demi de mêlée Aaron Smith alerte Dan Carter, 111 sélections, le grand absent, sur blessure, des derniers matches vers le titre en 2011.
International depuis 2003, il s'apprête à quitter la scène planétaire pour alimenter son compte en banque via un juteux contrat (estimé à 1 M EUR par saison) avec le Racing 92. Mais en attendant, il veut gagner.
Un regard vers les poteaux. Le drop est déjà parti et ramène les Néo-Zélandais sur les talons des Boks (46e).
Un rideau de pluie s'abat sur Twickenham, rendant les passes périlleuses ? Peu importe... Ma'a Nonu (102 sélections) appelle le ballon dans les 22 mètres sud-africains. Lui était là lors du titre de 2011, arraché après une finale étouffante face à la France. Et lui aussi s'apprête à laisser le maillot noir sur l'autel d'un "joli" contrat dans le Top 14, à Toulon.
-Carter joue les pilotes-
En attendant, l'homme aux dreadlocks a vu un embryon de décalage. Un jeu de jambes plus tard, il délivre une passe impeccable pour Beauden Barrett pour le deuxième essai des Blacks, transformé par... Dan Carter (52e).
Et voilà les Blacks en tête, enfin. Ils ne lâcheront plus. Et Richie McCaw, 146 sélections, qui rêve de devenir le premier capitaine à brandir deux fois la Coupe William Webb Ellis, entre en scène.
Pour prévenir les coups de têtes sud-africains, il a enfilé le bandeau des grandes occasions. Il glisse ses mains dans les mêlées ouvertes, "coffre" son meilleur ennemi, le Bok Schlak Burger (55e), sur un lancement de jeu. Pas spectaculaire mais efficace.
La dynamique des Boks est cassée. A peine entretenue par le pied d'Handré Pollard. Mais entre-temps, Daniel Carter a passé une dernière pénalité.
Pour parapher son oeuvre, c'est lui qui pilote la dernière action. Les All Blacks ont deux points d'avance et occupent les 22 mètres adverses. Loin derrière la ligne de front, Carter pilote l'opération pilonnage qui permet de gagner de précieuses secondes.
Ce samedi ne sera pas un jour de triomphe comme en quart de finale face à la France (62-13). Il faut protéger ce maigre matelas: deux points qui suffisent au bonheur des centenaires.