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© AFP/Mamadou Toure Behan
Des vendeurs de rue autour d'un voiture d'un concurrent du rallye Africa Eco Race, le 9 janvier 2012 au Lac Rose (Sénégal).
Depuis cinq ans, le rallye Africa Eco Race, qui reprend les traces du Dakar, délocalisé en Amérique du Sud pour des "raisons de sécurité", prend le contre-pied de l'Afrique des clichés selon les organisateurs.
Il faut "garder le lien avec ce continent. (...) Ce message était essentiel à mes yeux", affirme le Français Jean-Louis Schlesser, vainqueur sur son buggy éponyme de cette 5e édition du rallye Africa Eco Race bouclée mercredi sur les bords du Lac Rose, à 35 km à l'est de Dakar.
A l'accueil des concurrents: quelques centaines de spectateurs enthousiastes. Sur le site, survolé par des hélicoptères, sont installés un podium et des caméras de télévision, dans une ambiance de bruit de moteur, un petit air d'antan pour les habitants autour du Lac Rose, autrefois terminus du rallye Paris-Dakar.
Ce dernier a été délocalisée en Amérique latine après l'assassinat en Mauritanie, en 2007, de quatre touristes français, un événement attribué à des proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), puis la mort de trois militaires mauritaniens.
"C'est presque pareil qu'avant. Ils ont mis le podium à la même place mais avec un peu moins de monde", affirme en souriant Mamadou Diop, un spectateur venu d'un village voisin.
© AFP/Mamadou Toure Behan
Jean-Louis Schlesser (en haut à droite) fête avec son équipe sa victoire dans la 5e édition du rallye Africa Eco Race, le 9 janvier 2012.
Reliant cette année Saint-Cyprien dans le sud de la France à Dakar, les concurrents ont parcouru les 6000 km du tracé concocté par René Metge, ancien vainqueur du Dakar et directeur de la course, qui emprunte un parcours passant par le Maroc et la Mauritanie pour se terminer au Sénégal.
"En 2009, la caravane n'était que de 6 motos, 12 voitures et quelques camions. Voyez maintenant, ils prennent une place au soleil que d'autres ont délaissée", sourit André Mathieu, secrétaire général de la Fédération Sénégalaise des Sports Automobiles (FSSA).
Cinq ans après son lancement, avec 20 motos, une quarantaine de voitures et de camions, près de 500 personnes transportées sur le tracé, la caravane de l'Africa Eco Race a pris du volume.
"Hubert Auriol a été contacté par des gouvernements africains et a pris son bâton de pèlerin pour monter une nouvelle aventure", détaille André Mathieu. Une démarche à succès pour Hubert Auriol, "l'Africain", vainqueur du Dakar en moto puis voiture, classé 35e sur 40 voitures cette année.
"J'ai eu une panne par jour. Mais je suis très heureux d'être ici. C'est important pour moi de maintenir le lien avec l'Afrique", affirme Auriol, qui a fêté ses 60 ans l'été dernier.
"Nous ne sommes pas là pour recréer une course qui arrive à Dakar, mais pour prendre un nouveau départ" avec l'esprit "du rallye-raid en Afrique", dit-il.
Fondateur d'Africa Eco Race en 2008, Hubert Auriol a, depuis, laissé les commandes à Jean-Louis Schlesser, autre légende du rallye-raid.
Schlesser, pilote de buggy, ancien double vainqueur du Dakar, ne dirige pas tout. Au service de la course, il a ramené depuis deux ans une société angolaise pétrolière comme sponsor principal de l'épreuve.
Quintuple vainqueur auto de "son" épreuve, il affirme qu'il ne laissera personne le devancer, pour donner à l'épreuve une "assise sportive" et montrer qu'elle reste une compétition.
"Je suis un indécrottable compétiteur. On est au bivouac, pas dans les aéroports. La course est difficile mais cela reste une course humaine. Je retrouve l'esprit des débuts avec quand même quelques améliorations: Internet, etc. Mais la douche reste froide pendant la quinzaine de jours que dure Africa Eco Race", affirme-t-il au soir de sa victoire.