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© AFP/SERGEI KARPUKHIN
Le président russe Vladimir Poutine et Gianni Infantino (Fifa) rencontrent des volontaires du Mondial en formation, le 23 mai 2017 à Kasnodar
A un an du coup d'envoi, la Russie est en ordre de marche, malgré quelques retards dans la construction de ses stades, pour accueillir le Mondial-2018 et montrer un visage rassurant et festif à la planète foot.
C'est la première fois depuis la création du trophée Jules Rimet en 1930 que le Mondial se joue dans un pays d'Europe de l'Est.
Le tournoi pose plusieurs défis à la Russie: organiser un événement d'ampleur mondial alors que les attentats perpétrés par l'organisation jihadiste Etat islamique se multiplient, notamment en Europe, attirer les supporters alors que le pays souffre d'une mauvaise image de marque sur fond de nouvelle Guerre froide avec les Occidentaux, ou susciter l'engouement populaire.
Mais les responsables russes assurent, le coeur sur la main, que leur pays sera prêt le 14 juin 2018 pour le match d'ouverture. Un constat partagé par la Fifa, dont le président Gianni Infantino s'est dit lors de sa dernière visite à Moscou, fin mai, "satisfait" des préparatifs de la Coupe du monde.
Pour l'heure, seuls les quatre stades sélectionnés pour la Coupe des Confédérations --Sotchi, Kazan, Saint-Pétersbourg et l'Otkrytie Arena de Moscou-- sont terminés. Et cette mini-répétition du Mondial, qui démarre samedi, fera figure de test pour l'enceinte de Saint-Pétersbourg.
Malgré des travaux ayant duré 10 ans pour un budget plusieurs fois dépassé, le stade a enchaîné les déconvenues. Dernière en date, après l'instabilité du terrain et des problèmes d'étanchéité du toit, l'état de la pelouse qui a dû être changée à la hâte.
Quant aux stations de métro qui doivent desservir ce stade de 68.000 places, elles ne sont pas encore terminées.
Les chantiers des huit autres enceintes du Mondial, qui doivent être livrées au dernier trimestre 2017, sont eux dans les temps. Exception: Samara, où le Premier ministre Dmitri Medvedev a reconnu en avril que les travaux ne seraient pas finis avant 2018 malgré la mobilisation de 2.000 ouvriers, sans toutefois que ce retard n'ait de conséquences.
Reste que la Russie n'est pas épargnée par les critiques touchant aux conditions de travail.
La Fifa a ainsi découvert "de fortes preuves" suggérant la présence de travailleurs illégaux nord-coréens sur le chantier du stade de Saint-Pétersbourg, provoquant la réaction outrée des Fédérations scandinaves de football.
Interrogé par l'AFP, Alexeï Sorokine, directeur général du comité d'organisation du Mondial, a reconnu que des Nord-Coréens avaient été employés mais que "leurs conditions de travail n'étaient pas vraiment différentes des conditions de travail des autres ouvriers".
- Infrastructures touristiques -
Pour un pays qui ne connait pas le tourisme de masse et reste marqué par l'héritage soviétique, l'enjeu est aussi de développer ses infrastructures.
Premier obstacle: le transport. La Russie n'a sélectionné que des villes situées dans sa partie européenne mais les distances restent grandes, seules Nijni-Novogorod et Saint-Pétersbourg étant reliées à Moscou par un train express.
Les supporters qui voudront suivre leur équipe devront donc miser sur l'avion, la Russie ayant entrepris de rénover les aéroports des villes-hôtes. Les deux principaux aéroports moscovites, Cheremetievo et Domodedovo, vont ainsi se doter de deux nouveaux terminaux.
Mais la rénovation de l'aéroport de Kaliningrad, enclave russe au coeur de l'Union Européenne, a pris un énorme retard et provoqué le départ de l'entreprise chargée du chantier. Selon la direction de cet aéroport hors d'âge, les travaux ne seront pas finis avant mars 2018.
Parallèlement, la Russie travaille à se rendre plus accessible. Les autorités ont ainsi promis de généraliser l'usage de l'anglais et quelque 30.000 volontaires sont formés pour accueillir et orienter les supporters.
- Attirer les fans -
Alors que seulement trois millions de touristes étrangers visitent en moyenne la Russie chaque année, les responsables russes estiment à un million le nombre de visiteurs supplémentaires attendus pendant le Mondial.
Une estimation qui n'a pas varié depuis que la Russie a obtenu en 2010 l'organisation du Mondial-2018. Depuis, pourtant, le contexte a changé. La menace terroriste, mais aussi les relations extrêmement tendues entre Moscou et les Occidentaux sur fond de crise ukrainienne et de guerre en Syrie, pourraient dissuader certains supporters de faire le déplacement.
Les violences ayant marqué l'Euro-2016 en marge du match Russie-Angleterre pourraient en échauder d'autres. Depuis un an, Vladimir Poutine a pourtant approuvé plusieurs lois durcissant les mesures de sécurité et introduisant une liste noire de supporters interdits de stade ou donnant la possibilité d'interdire l'entrée en Russie aux hooligans condamnés à l'étranger.
Mais l'engouement autour du Mondial-2018 reste mesuré, tout comme celui pour la Coupe des Confédérations. Mi-avril, seulement 200.000 billets sur les 700.000 mis en vente pour la compétition avaient trouvé preneurs et le vice-Premier ministre Vitali Moutko a reconnu que certains stades pourraient sonner creux.