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© AFP/Odd ANDERSEN
Des supporters de Monaco avant le match reporté contre le Borussia, le 11 avril 2017 à Dortmund
Au centre ville de Dortmund, les supporters rouge et blanc de Monaco zigzaguent entre les patrouilles de police, à la conduite nerveuse et toutes sirènes hurlantes.
Leur objectif? Trouver une écharpe jaune et noire, les couleurs du club de football de Dortmund, afin de remplir mercredi soir le stade d'une solidarité multicolore en réponse à l'attaque qui a visé les joueurs du Borussia.
A la boutique du club allemand, une vendeuse ne comptait plus le nombre de clients français venus depuis la veille acheter les produits à la gloire de la formation de l'ouest de l'Allemagne.
"Ce sont des centaines d'écharpes et de maillots qui sont partis depuis ce matin, et pratiquement que des Français" les ont achetés, dit derrière sa caisse Sultan Karakas.
En face du magasin, au pied du Musée du football, les supporters spéculent sur ce qu'il s'est passé la veille, lorsque trois engins ont explosé au passage du bus de Dortmund, blessant l'un des joueurs. La piste islamiste semble privilégiée par les autorités même si aucune certitude n'existe à ce stade.
Du côté monégasque, malgré le drame, certains préfèrent insister sur le positif.
© AFP/Sascha Schuermann
Des supporters de Monaco patientent devant l'hôtel de leur équipe, le 12 avril 2017 à Dortmund
"On a passé la nuit chez un supporter allemand (...) on le retrouve ce soir pour boire une bière avant le match et on dort à nouveau chez lui après, c?est vraiment un beau moment, une rencontre", dit Boris Marchi, 26 ans, arborant fièrement, nouées ensemble, les écharpes de son club Monaco et celle de son adversaire du jour en Ligue des champions.
Pascal Pedro et son fils Antoine, carrossiers à Menton, près de Monaco, ont eux prolongé leur chambre d'une nuit et ont pris de nouveaux billets d'avion Düsseldorf-Nice pour pouvoir assister au quart de final malgré tout.
Supporter de Monaco "depuis plus de 40 ans", Pascal se dit "fier de la réaction" des fans rouges et blancs, qui ont chanté dès la veille à la gloire du Borussia Dortmund, "par solidarité".
'Ambiance fraternelle'
"C'est dramatique, ce sont des joueurs professionnels qui sont visés, des personnalités", regrette Teddy Soyez (26 ans), venu de Lille, dans le Nord de la France, et installé en terrasse.
L'angoisse a resserré les liens, mercredi soir, "l'ambiance sera plus fraternelle que si le match avait eu lieu hier", promet Teddy.
"On s?est demandé si ce n'était pas un peu risqué de rester, mais avec tous ces policiers, en fait on se sent vraiment en sécurité", explique de son côté Pierre Aubert 20 ans.
Hébergé lui aussi par un habitant allemand solidaire, il n'a d'ailleurs guère dormi la nuit passée "à cause du bruit des patrouilles".
D'ailleurs, devant un commissariat du centre-ville de Dortmund, sur un parking trop petit, plusieurs dizaines de fourgonnettes sont prêtes pour être déployées.
Toute la journée déjà, les gyrophares allumés, les coups de volants brusques des policiers et les passants qui sursautent rappelaient que ce match est tout sauf normal.
De quoi amener certains à prendre leurs affaires pour rentrer à la maison. La famille Schultz, venue de Moselle allemande pour voir le match, n'a ainsi aucune envie de se rendre au stade.
"Hier c'était bizarre" commente le père, Jürgen, 51 ans, "on avait peur, nous avons quatre enfants, on rentre, c'est trop dangereux."