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© AFP/Jean-Francois Monier
Le Français Freddy Foray sur sa Kawasaki N°11, le 9 septembre 2012, au Mans.
La Kawasaki N. 11, qui ne s'aligne que dans les deux grandes épreuves françaises d'endurance moto, a signé dimanche un troisième succès consécutif aux 24 Heures du Mans en venant à bout de l'ogre Suzuki qui s'offre une 12e couronne mondiale.
"J'estime comme un avantage de participer seulement à deux courses par an avec le Bol D'Or et les 24 Heures du Mans. Nous nous considérons un peu comme des mercenaires. On traite course après course. On vient pour gagner et on ne pense pas à un championnat, contrairement à Dominique (ndlr: Méliand, le team manager du Suzuki Endurance Racing Team)", a déclaré Gilles Stafler en charge de l'écurie SRC Kawasaki victorieuse.
Dans ce contexte, la moto verte pilotée par les Français Julien Da Costa, Grégory Leblanc et Freddy Foray a pris le commandement de la course dès le deuxième tour d'une épreuve qui en comptera au total 844, soit 3532,14 km, le nouveau record de l'épreuve.
En fait, les objectifs étaient différents parmi les cinq marques et les trois manufacturiers de pneumatiques en lice. Avant cette dernière manche, Suzuki menait le Championnat du monde d'endurance de 19 points sur la Honda N.55 et la BMW N.99 et de 21 points sur la Yamaha N.94. La bagarre entre ces quatre là s'est donc faite pour le titre alors que la Kawasaki, déjà victorieuse du Bol d'Or au printemps, visait une victoire de prestige.
A 16h17 samedi, la chute de Sébastien Gimbert au guidon de la BMW, qui partait de la position de pointe, éliminait pratiquement la moto allemande même si l'incident ne devait coûter que deux tours au fautif. Les performances des motos et des pilotes étaient d'ailleurs si proches que la Kawasaki ne possédait que 28 secondes d'avance sur la Suzuki à l'issue de la 20e heure de course.
Bien plus tôt, vers 4h30 du matin, la machine du GMT 94 avait dû s'immobiliser à son stand pendant sept à huit minutes pour un changement de radiateur. La machine du SERT voyait de nouveau disparaître la menace d'un sérieux adversaire pour le titre. Quant à la Honda N.77 des pilotes anglais John McGuiness et australien Cameron Donald, spécialistes du Tourist Trophy, la fameuse course sur les routes de l'Ile de Man, elle s'est hissée en 5e position à la deuxième heure de course pour y rester jusqu'au drapeau à damiers.
© AFP/Jean-Francois Monier
Les pilotes français de la Kawazaki, Julien Da Costa, Grégory Leblanc et Freddy Foray, brandissent leurs trophées après leur succès au 24h du Mans, le 9 septembre 2012
Les déboires de la Yamaha du Yart, championne du monde 2009 et malchanceuse cette année, et la casse moteur de la Kawasaki N.8 de l'écurie suisse Bolliger, habituée des places d'honneur, enlevaient définitivement un poids à Suzuki qui nourrissait encore l'ambition de gagner la course, en plus du titre.
"Certes on est un peu déçu d'être deuxième mais il faut +se contenter+ du titre mondial et faire contre mauvaise fortune bon coeur", déclarait sourire aux lèvres Dominique Méliand, surnommé "le chef" dans le petit milieu de l'endurance. Et pourtant, il n'aurait pas fallu que la course se prolonge, la Kawasaki de tête connaissant des soucis de frein. "C'était devenu très +spongieux+ lors des quatre dernières heures", a révélé à l'AFP Julien Da Costa après l'arrivée. Un secret que "le chef" avait fini par percer mais un peu tard.
Quant à BMW, de nouveau deuxième du Mondial comme l'an passé, elle peut se targuer d'avoir placé, depuis 1980, date de création du Championnat, la première moto européenne sur un podium final. Une maigre consolation pour cette marque venue "exclusivement pour gagner ce week-end", selon les mots de Gimbert.
Classement final de la 35e édition des 24 Heures du Mans moto:
1. Julien Da Costa/Grégory Leblanc/Freddy Foray (FRA/Kawasaki N.11) 844 tours
2. Vincent Philippe/Anthony Delhalle/Takuya Tsuda (FRA/JPN/Suzuki N.1) à 1:02.508
3. Sébastien Gimbert/Erwan Nigon/Damian Cudlin (FRA/AUS/BMW N.99) à 4 tours
4. David Checa/Kenny Foray/Matthieu Lagrive (FRA/Yamaha N.94) à 5 tours
5. John McGuiness/Cameron Donald/Mathieu Gines (GBR/AUS/FRA/Honda N.77) à 16 tours
6. Vincent Bocquet/Dylan Buisson/Etienne Masson (FRA/Honda N.55) à 29 tours
7. Igor Jerman/Steve Martin/Gwen Giabbani (SLO/AUS/FRA/Yamaha N.7) à 34 tours
8. David Perret/Nicolas Salchaud/Nans Chevaux (FRA/Kawasaki N.33) 1re SST à 35 tours
9. Arie Vos/Pedro Vallcaneras/Jason Pridmore (NED/ESP/USA/BMW N.13) 2e SST à 38 tours
10. Denis Kevin/Cyril Brivet/Hervé Gantner (FRA/Yamaha N.41) à 41 tours
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32. Stéphane Pagani/Philippe Teissier/Hervé Royer (FRA/Ducati/N.82) 1re OPEN à 135 tours
NDLR: 35 équipages sur 55 au départ sont classés dans trois catégories (EWC, SST, OPEN)