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© AFP/Adrian DENNIS
Le juriste canadien Richard McLaren en conférence de presse, le 9 décembre 2016 à Londres
"De fortes preuves d'un dopage institutionnalisé entre 2011 et 2015" concernant plus de 1000 sportifs russes et plus de 30 sports, ont été trouvées lors des investigations menées sous l'égide du juriste canadien Richard McLaren, qui a dévoilé vendredi à Londres son rapport final.
"Une conspiration institutionnelle a été mise en place pour les sports d'hiver et d'été avec la participation du ministère des Sports et de ses services comme l'agence russe antidopage (Rusada) (...) le laboratoire antidopage de Moscou, aux côtés du FSB (services secrets), afin de manipuler les contrôles antidopage", a expliqué Richard McLaren en conférence de presse.
Le premier volet du rapport, divulgué en juillet, avait mis au jour une tricherie spécifique pour les JO-2014 d'hiver, organisés à Sotchi en Russie.
Le rapport final dévoilé vendredi étend la fraude à l'ensemble des grandes compétitions qui ont donc eu lieu durant la période 2011-2015: "Cette manipulations systématique et centralisée des contrôles antidopage a évolué et a été affinée au fur et à mesure de son utilisation, aux jeux Olympiques de Londres en 2012, aux Universiades de 2013, aux championnats du monde d'athlétisme 2013 à Moscou, et aux Jeux d'hiver à Sotchi en 2014", a déclaré M. McLaren.
"L'évolution de l'infrastructure visait à répondre aux changements de règlement de l'agence mondiale antidopage (AMA) et de ses interventions inopinées", a souligné le juriste.
"Plus de 1000 athlètes russes participant à des disciplines d'été, d'hiver ou paralympiques ont été impliqués ou ont bénéficié de ces manipulations pour contourner les contrôles positifs", a-t-il développé.
Les découvertes faites par l'équipe McLaren mêlent professionnalisme et méthodes artisanales.
"Du sel et du Nescafé ont ainsi été ajoutés dans les échantillons urinaires" pour fausser les résultats, a expliqué M. McLaren.
Cette démarche institutionnelle de triche s'inscrivait dans une stratégie d'Etat, notamment pour les jeux Olympiques d'hiver de 2014.
"Cela visait à assurer à la Russie, le pays hôte, qu'il pourrait décrocher le plus de médailles possible en permettant à ses meilleurs sportifs prétendant à une médaille de se doper et, parfois, dans certains cas, y compris pendant les Jeux", a encore développé M. McLaren.