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© AFP/BERTRAND LANGLOIS
Les supporters marseillais déchaînés, juste avant le choc OM-PSG au Vélodrome, le 26 février 2017
Les abords du Vélodrome chargés en odeur de poudre et de gaz lacrymogène, une affluence record de 65.252 spectateurs, et des supporters remontés comme des coucous: Marseille a réservé au Paris SG un accueil digne des attentes générées par le rachat de l'OM en octobre dernier, dimanche pour la 27e journée de Ligue 1.
Itinéraire bis et bus banalisé: les joueurs du Paris SG sont arrivés sans problème au stade Vélodrome une heure et demie avant le coup d'envoi du match, immédiatement suivis de leurs homologues olympiens qui, eux, portaient fiers sur leur bus les couleurs ciel et blanc.
Les Parisiens n'ont donc pas eu la désagréable surprise de voir leur bus caillassé sur le chemin du Vélodrome, comme ça avait pu être le cas il y a quelques années. Les bus sont arrivés "sans encombre", et les autorités n'avaient pas constaté, à 19h30, "d'incident majeur", a indiqué à l'AFP le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nunez.
Privés par un arrêté préfectoral de leurs supporters pour la rencontre, les hommes d'Unai Emery n'ont en revanche pu éviter les huées assourdissantes d'un Vélodrome remonté à bloc, et qui donnait déjà de la voix deux heures avant le coup d'envoi.
Les supporters olympiens eux-mêmes le concèdent: "l'ambiance est fantastique, magique, même un peu flippante des fois", comme le dit Marine Sandler, qui vit son premier Marseille-PSG à "26 ans demain".
- Lacrymos, grillades, anis -
Laurent Nunez a ainsi évoqué des échauffourées aux abords du Vélodrome, avec des petits groupes "prenant à partie les forces de l'ordre et des automobilistes", tentant "d'occuper la chaussée". Le tout donnant lieu à deux interpellations, à l'utilisation "à 9 reprises" d'un canon lanceur d'eau et d'une cinquantaine de grenades lacrymogènes.
Si les 'lacrymos' font, au même titre que les odeurs de fumigènes, de pétards, de grillade ou d'anis, partie intégrante du cocktail d'avant "Clasico", l'enthousiasme marseillais était à la mesure des attentes générées par le rachat, en octobre, du club par l'homme d'affaires américain Frank McCourt.
"Pour ce match, on retrouve le feu de l'époque Bielsa, et l'ambition sportive est revenue", se régale Kevin Audy, 26 ans lui aussi. Un nouveau record d'affluence au Vélodrome a d'ailleurs été établi avec ce match vedette: 65.252 spectateurs. Le précédent record datait du "Clasico" de l'ère Bielsa (65.148 spectateurs le 5 avril 2015).
Devant le stade Vélodrome, l'entraîneur argentin qui a rendu "Loco" l'OM l'espace d'une saison, et qui a donné depuis son accord pour entraîner Lille, observe toujours les passants, depuis une camionnette sur laquelle son portrait a été tagué.
- 'C'est mieux qu'avant' -
Toutefois la reprise du club en octobre dernier, l'arrivée d'un coach aux solides références, Rudi Garcia, de joueurs majeurs, Patrice Evra et Dimitri Payet, une équipe dirigeante aux choix biens définis, a fait naître un nouvel espoir à Marseille.
"C'est clair que c'est mieux qu'avant, il y a de l'argent et dans le foot d'aujourd'hui, ça compte énormément", observe Lolo, supporter marseillais pas sectaire puisque entouré d'un Parisien et d'un Bordelais - les deux rivaux historiques de l'OM. "De toute façon, ça ne peut pas être pire que l'équipe précédente".
L'enthousiasme autour de l'OM se constatait aisément en se promenant dans la ville, ce dimanche de "Clasico". Les maillots du club local étaient nombreux à se chauffer au soleil des terrasses du Vieux Port, sur les marches de la Gare Saint-Charles, et jusque sur le parvis de Notre-Dame de la Garde.
Avant le coup d'envoi, Ismo affiche son optimisme: "même si on perd, le projet est là quand même. Et le positif, c'est que s'il y a une grosse défaite, on sera obligé de faire un gros mercato cet été!"