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© AFP/ALFREDO ESTRELLA
Un supporter déguisé avant un match de NFL entre les Oakland Raiders et les Houston Texans au stade Azteca de Mexico, le 21 novembre 2016
"C'est merveilleux que la NFL fasse son retour, ça nous a manqué", exulte une fan: après 11 ans d'absence, le Mexique a vécu comme une fête le retour du football américain, le temps d'un match, dans un stade au Azteca comble, orné de sombreros et de têtes de mort.
Il fallait réparer cette incongruité. Alors que la NFL compte 25 millions de fans au Mexique, pays le plus passionné par ce sport en dehors des Etats-Unis, pas un match n'avait été joué depuis 2005 dans ce pays où le "soccer" est roi.
Un come-back réussi: près de 75.000 personnes ont répondu présent lundi soir à Mexico City pour ce match remporté par les Oakland Raiders face aux Houston Texans (27-20) dans un stade Azteca, d'ordinaire antre du football, entièrement rénové. Un engouement à l'accent local, où se sont mélangés les couleurs des équipes aux traditionnels sombreros et têtes de mort, emblèmes du Mexique.
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Des supporteurs avant un match de NFL entre les Oakland Raiders et les Houston Texans au stade Azteca de Mexico, le 21 novembre 2016
Ce retour ne s'est toutefois pas fait sans grincement de dents pour un peuple sevré de NFL depuis 11 ans, alors que Londres y a droit chaque année.
"Ca nous met en colère car nous sommes de meilleurs supporters que ceux de Londres", déplore Arnoldo Garcia, un fan des Texans de 42 ans, sombrero imprimé avec un casque de football américain sur le crâne. Lui a fait le chemin depuis Guadalajara, à l'ouest du Mexique, pour assister au match.
"Ce retour a pris trop de temps", regrette celui qui se rend chaque année aux Etats-Unis pour assister à un match du championnat avec des amis. "On aimerait que la NFL porte davantage d'attention à nous".
Selon Arturo Olivé, le directeur de la NFL au Mexique, la ligue américaine voit le Mexique comme un lieu intéressant pour étendre sa présence internationale; d'ailleurs deux autres matchs sont prévus en 2017 et 2018.
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Un supporteur avec un sombrero avant un match de NFL entre Oakland Raiders et les Houston Texans au stade Azteca de Mexico, le 21 novembre 2016
La réussite de cette soirée peut laisser entrevoir une meilleure offre pour le Mexique "et suivre la voie de Londres, qui a débuté avec un match par an et en a maintenant trois", explique Olivé. Seul bémol à cet enthousiasme: il n'y a pas, pour le moment, de projet de franchise au Mexique pour une équipe évoluant dans le championnat américain.
- Sifflets étouffés -
Ce match tombait à peine deux semaines après l'élection à la présidence des Etats-Unis de Donald Trump dont les propos sur les Mexicains lors de la campagne pouvaient faire craindre quelques signes de mécontentement. Mais peu semblaient avoir la politique à l'esprit. "Je me moque de la politique", avoue Gonzalo Gonzalez, venu de Los Angeles pour assister au match, "Raider Nation" tatoué sur ses bras ainsi que "Hecho en Mexico" (Made in Mexico).
"Je me soucis seulement des Raiders" confie de son côté un électricien de 43 ans dont la famille a immigré aux Etats-Unis durant son enfance.
Quelques sifflets se sont toutefois fait entendre au moment de l'hymne national américain, rapidement étouffés par la foule.
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Un supporteur avant un match de NFL entre les Oakland Raiders et les Houston Texans au stade Azteca de Mexico, le 21 novembre 2016
Les spectateurs ont ensuite manifesté bruyamment leur enthousiasme quand un immense drapeau américain s'est transformé aux couleurs du Mexique et qu'a retenti l'hymne national mexicain.
La fausse note de la soirée est intervenue lorsque des supporters ont entonné des chants considérés comme homophobes, des chants d'ordinaire lancés contre les gardiens de buts durant les matchs de football du championnat mexicain.
La Fifa a d'ailleurs condamné la fédération mexicaine à payer une amende pour ce chant, dont beaucoup de supporters dans le pays considèrent toutefois qu'il ne vise pas les gays.
Samuel Hernandez, un supporter des Raiders de 39 ans, déguisé en pirate, n'a pas aimé, déçu de voir que les supporters ont "crié des vulgarités" qui pourraient déplaire à la NFL. Un incident qui "inquiète" Alejandra Estrada, 29 ans, craignant que cela puisse amener la ligue américaine à réexaminer sa décision de jouer d'autres matches au Mexique à l'avenir.
"Ca m'inquiète qu'elle prenne le mot à la lettre" confie-t-elle.