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© AFP/Bertrand Langlois
Nathalie Desoutter (D) avant le Grand Steeple-Chase de Paris le 29 mai 2011 à Auteuil
En selle sur Quarouso, Nathalie Desoutter galope sur la piste en sable de France Galop à Maisons-Laffitte: dimanche elle disputera le Grand Steeple-Chase de Paris pour tenter de devenir la première femme à remporter cette course marathon de 5.800 mètres empruntant les gros obstacles de l'hipppodrome d'Auteuil.
Née dans les Landes à Dax en 1981 dans une famille de cavaliers, elle a grandi dans les jambes des chevaux et a choisi le dur métier de jockey d'obstacles "contre l'avis de ses parents".
Adolescente volontaire, elle intègre l'école des courses hippiques de Mont-de-Marsan. Sa licence en poche, elle se fait vite une place dans les pelotons d'hommes et un nom dans le monde du turf.
"Depuis 2004, je monte les chevaux de l'entraîneur Jean-Paul Gallorini qui a été le premier à me faire confiance", confie-t-elle à l'AFP caressant tendrement la tête de Quarouso, un 9 ans athlétique à la robe soyeuse.
Elle va participer pour la troisième fois de sa carrière à "La grande course" avec une chance de victoire et comme une soif de revanche.
"En 2011, j'ai chuté avec Quarouso et l'an dernier j'ai été accidentée une semaine avant l'épreuve" , raconte-t-elle "ravie de faire son retour au plus haut niveau". "Le cheval s'est endurci et on se connaît bien, j'y crois!".
Jockey d'obstacle est un métier dangereux et Nathalie Desoutter " a eu sa part d'accidents", comme les hommes.
"En 2010, une semaine après ma victoire dans le Prix du Président de la République, je me suis fracturé plusieurs vertèbres dorsales. Je suis restée allongée deux mois et j'ai porté un corset trois mois. Les médecins pensaient que je ne remonterai jamais. C'était dur", se souvient-elle ajoutant "s'être aussi cassée une hanche, une clavicule, les coudes...".
Même si les chutes sont souvent inévitables en course ou à l'entraînement, les jockeys apprennent à tomber, à encaisser les coups en suivant une grande préparation physique.
"Je fais des footings, de la musculation en salle et peaufine ma forme le matin à l'entraînement", explique-t-elle.
Sans peur
En dépit de ses nombreux accidents, Nathalie ne connaît pas la peur, "elle sait d'avance comment son cheval va aborder les obstacles".
"Quarouso saute bien les gros obstacles. A la rivière des tribunes, il prend son appel le plus près possible pour minimiser l'effort ; il se reprend à l'abord du rail ditch and fence qui impose un bond de cinq mètres, vient au pied de l'obstacle, monte et respire", commente-t-elle.
Elle ne redoute pas plus les autres concurrents. "Un Grand Steeple-Chase se gagne grâce à un bon parcours". Toutefois, elle craint la présence de Bel la Vie, vainqueur des courses préparatoires.
Jean-Paul Gallorini, un des plus grands entraîneurs de galopeurs de France, a déjà remporté l'épreuve reine de l'obstacle, notamment en 2009 grâce à Remember Rose et "rêve d'une victoire avec une femme pilote".
Il mise sur le talent et la complicité de la jeune femme et du cheval qu'il a amené "au top de sa forme".
"Nathalie a gagné pour moi de nombreuses courses, la qualité d'un jockey n'est pas une affaire de sexe", estime-t-il. "Elle est née dans un box et pense cheval!".
Comme avant chaque course, M. Gallorini sellera Quarouso et ne donnera pas de consignes à sa cavalière. "Nathalie montera selon son inspiration".
Quarouso a été acheté par Bartabas, le créateur du théâtre équestre Zingaro, dans une course où les chevaux sont ensuite proposés à la vente à bas prix. Il approche aujourd'hui les 900.000 euros de gains.
Dimanche, en cas de victoire, il ajouterait à son compte en banque les 382.500 euros promis au vainqueur sur les 850.000 euros d'allocation totale.