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© AFP/FRANCK FIFE
Biathlon: l'équipe de Russie pose sur le podium après sa victoire au relais 4x7,5 km messieurs lors des Mondiaux, le 18 février 2017 à Hochfilzen
Cette fois, ils se sont serrés la main sur le podium: un peu plus d'une semaine après leur passe d'armes au sujet du dopage, Français et Russes se sont livrés une bataille à la loyale samedi sur le relais hommes des Mondiaux, la bande à Martin Fourcade étant battue de peu par ses rivaux.
Terminées les polémiques du premier jour. La Russie et la France ont enterré la hache de guerre à l'issue d'une course par équipes qui aura tenu toutes ses promesses. Alors que le relais mixte avait cristallisé toutes les tensions, poussant les Russes à refuser de saluer un Fourcade connu pour ses prises de position tranchées contre le dopage, l'atmosphère est apparue beaucoup plus apaisée après la première médaille d'or d' Anton Shipulin et des siens sur ces Mondiaux.
L'encadrement russe avait, il est vrai, eu la bonne idée de ne pas sélectionner Alexandre Loginov, dont le retour après deux ans de suspension avait suscité l'ire du N.1 mondial Martin Fourcade . Et tout s'est déroulé sans accroc.
"On a essayé de me trouver des querelles avec les Russes, je n'en ai pas", a déclaré Fourcade. "Je n'ai jamais eu de soucis avec les Russes mais avec un des athlètes russes. Je trouve d'ailleurs que c'est un beau geste de la part de l'équipe russe de ne pas l'avoir aligné."
- Le pari de Fourcade tient toujours -
Les vainqueurs du jour ont eu la même volonté d'évacuer au plus vite le sujet qui fâche. "Fourcade et moi, on a dépassé notre conflit et j'espère que ce ne sera pas quelque chose qui interférera dans nos relations dans le futur", a estimé Shipulin, qui avait déjà acté sa réconciliation avec le N.1 mondial par une accolade après le sprint.
Sur un plan strictement sportif, les Russes (Alexey Volkov, Maxim Tsvetkov, Anton Babikov, Anton Shipulin ) ont sans doute profité de la méforme de Fourcade, handicapé par un rhume, et incapable de refaire son petit retard sur Shipulin sur le dernier relais tricolore. Mais la médaille d'argent des Bleus (Jean-Gullaume Beatrix, Quentin Fillon-Maillet, Simon Desthieux, Martin Fourcade ) juste devant l'Autriche, la septième breloque pour les Français à Hochfilzen, vient récompenser une prestation d'ensemble très solide, notamment au tir où seul Desthieux, avec trois fautes, est passé au travers.
"Je suis un peu pris et il y a eu forcément un peu de fatigue, a jugé Fourcade, qui s'est offert une 5e médaille en 5 épreuves. Mais Shipulin avait une vingtaine de secondes d'avance et j'ai presque réussi à combler ce retard. Par contre, je l'ai payé sur le dernier tour. Il avait sans doute plus d'énergie que moi alors que je n'étais pas dans mon meilleur jour. Mais c'est super pour l'équipe et dans l'optique des JO. On est super content."
La petite maladie du quintuple tenant de la Coupe du Monde sème toutefois le doute sur sa capacité à jouer la victoire lors de la mass start, dimanche, et à égaler deux records du légendaire Norvégien Ole Einar Bjoerndalen (12 succès sur une saison, 11 titres mondiaux). Mais son pari de glaner 6 breloques en 6 courses, un exploit jamais réalisé dans l'Histoire du biathlon, tient toujours.
"Cela va être difficile mais il faudra faire avec", a expliqué le double champion olympique. "Le défi est maintenant entre mes mains. On va voir si je réponds à la pression. Mais la mass start est une épreuve très dense qu'il est plus difficile à maîtriser à 100%. Sur mon potentiel, je suis capable d'aller chercher une médaille mais il faudra être presque irréprochable pour y arriver."