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Martin Fourcade n'a pas tremblé pour devenir samedi le premier biathlète de l'histoire à remporter pour la 4e année consécutive le classement général de la Coupe du Monde de biathlon, à l'issue de la poursuite de Khanty-Mansiysk (Russie).
Quasi assuré de conserver son bien, le double champion olympique a pu se contenter d'une 4e place dans la course remportée par le Canadien Nathan Smith, juste derrière son rival russe Anton Shipulin , impuissant 3e.
Avec 1036 points, Fourcade ne peut être rejoint dans l'ultime épreuve dimanche et s'adjuge au passage le petit globe de la poursuite.
Le leader français du cirque blanc inscrit donc son nom dans la légende de son sport, là où le patriarche norvégien Ole Einar Bjoerndalen (6 gros globes en tout) ou le Français Raphaël Poirée (4 en tout) n'avaient jamais réussi pareil exploit.
"Le fait que personne ne l'ait jamais fait, ce n'est pas mon dada. Mon dada, c'est que personne ne l'avait jamais fait parce que c'est très dur. Et en soi, ça me flatte", confie Fourcade.
Le Français le dit lui-même: il est plus statisticien qu'historien. Mais cela ne l'empêche pas de goûter son plaisir.
"D'avoir beaucoup gagné ces dernières années banalise un peu. Mais ça reste toujours aussi impressionnant que la première fois", résume-t-il.
Sa réussite est d'autant plus impressionnante que le Catalan a dû jongler avec les aléas de la vie, depuis 12 mois.
Il y a un an, le cadet des frères Fourcade entrait dans tous les foyers, via les télévisions et ses deux titres olympiques glanés à Sotchi.
- Une gueule et un cerveau -
Une notoriété conséquente, surtout pour des biathlètes généralement confinés aux vaches maigres de la couverture médiatique.
Mais Martin Fourcade a une gueule, et un cerveau aussi, pour parler de lui et de sa discipline.
Les cinéphiles le retrouvent ainsi désormais en préambule de leur film en salle, dans une publicité pour un assureur.
Chaque semaine, il livre dans L'Equipe Magazine une chronique - parfois féroce, en particulier sur le dopage - de sa vie de sportif de haut niveau, et de star.
Ce bel élan a pourtant bien failli se briser l'été dernier.
Alors que Fourcade, insatiable, envisageait de doubler cette saison ski de fond et biathlon, une mononucléose est venue mettre à plat le champion.
Un souci médical synonyme de contre-temps dans sa préparation. Et une crainte, justifiée, que les mois perdus ne se rattrapent pas une fois l'hiver venu.
Aux oubliettes donc, son projet de doubler fond et biathlon. Fourcade décide de se recentrer sur sa discipline de c?ur.
Et il place, comme toujours, une confiance absolue dans son coach Stéphane Bouthiaux pour retrouver les sommets autant que faire se peut, selon ce que dira le corps.
L'entrée en matière est délicate en novembre (81e place dans l'individuelle d'ouverture d'Ostersünd en Suède). Mais le reste sera finalement somptueux.
Avec huit victoires cette saison, Fourcade, 26 ans, règne en maître absolu de son sport.
"Finalement, je réalise un peu la même saison que les précédentes, avec une préparation qui a été compliquée et un passage à vide énorme mi-janvier alors que d'habitude c'est mon temps fort. J'aurais signé pour une saison autant réussie", glisse-t-il.
Normalement, le Français - curieux de tout et surtout des autres - envisageait l'été prochain de partir vivre quelques mois en Norvège, avec sa compagne.
Mais un nouvel aléa remet cet autre projet en suspens: dans six mois environ, Fourcade deviendra papa. De quoi faire tourner le globe de ses ambitions vers d'autres centres d'intérêts.