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© AFP/FRANCK FIFE
Le biathlète américian Lowell Bailey exulte dans l'aire d'arrivée après sa victoire au 20 km individuel messieurs aux Mondiaux à Hochfilzen (Autriche)
On attendait encore Martin Fourcade mais le Français a échoué jeudi à la 3e place de l'individuel des Mondiaux-2017 de biathlon, laissant la victoire au vétéran Américain Lowell Bailey et ne parvenant pas à égaler deux des records d' Ole Einar Bjoerndalen .
Fourcade devra patienter encore un peu avant d'arriver à la hauteur du légendaire Norvégien, auteur de 12 succès en une saison et sacré 11 fois champion du monde. Ce n'est peut-être que partie remise avec la mass start de dimanche, mais son échec est tout de même une surprise dans une spécialité qui lui réussit d'habitude parfaitement.
Triple tenant du titre et champion olympique de l'individuel, Fourcade a été trahi par son tir couché (2 erreurs), alors que Bailey et le Tchèque Ondrej Moravec , 2e, ont effectué un sans-faute à la carabine. Dommage pour le Français, qui a de nouveau démontré sa supériorité sur les skis en ne terminant qu'à 21,2 secondes du vainqueur malgré sa défaillance au tir.
Il pourra néanmoins se consoler avec le gain du Petit Globe de cristal de la spécialité et une 4e médaille en 4 courses (or de la poursuite, argent du relais mixte, bronze du sprint et de l'individuel), la 5e pour les Bleus avec la 3e place d'Anaïs Chevalier dans le sprint dames.
- Objectif relais -
"Il y a une petite déception sur les balles que j'ai du mal à lâcher au bon endroit, a commenté le quintuple tenant de la Coupe du Monde. Ce 19/20 qui m'aurait permis d'avoir le titre, j'aurais pu l'avoir. C'est une belle journée, une jolie course malgré tout. Ce n'est pas la plus belle course de ma vie mais je suis content de ma régularité et d'être sur le podium. Les records de Bjoerndalen excitaient beaucoup de monde aujourd'hui. J'y suis attaché mais pas plus que ça, ce n'est donc pas une déception."
Loin d'être abattu, Fourcade s'est d'ailleurs tout de suite projeté vers son prochain objectif, le relais samedi.
"J'ai pour l'instant une médaille par course et j'ai envie de continuer cette série, a-t-il expliqué. C'est quelque chose qui n'a jamais été fait chez les hommes. On a un relais qui a du potentiel mais des belles équipes, il y en a plein, et il faudra qu'on soit les meilleurs parmi les bonnes équipes si on veut avoir une médaille. J'ai envie de vivre une victoire avec l'équipe, car ce relais en a les moyens."
Les petits moments de faiblesse de Fourcade ont en tous les cas fait le bonheur de Bailey, qui n'imaginait sûrement pas se retrouver à pareille fête à 35 ans, lui qui ne s'était jamais imposé en Coupe du Monde et pensait arrêter sa carrière l'année dernière. Il a bien fait de continuer puisqu'il offre du même coup un premier succès aux Etats-Unis.
- Persévérance -
"J'attends que quelqu'un me réveille, a déclaré l'Américain. C'est incroyable, c'est comme un rêve. Pour moi, cette victoire a beaucoup de signification au vu de tout le travail fourni pour y arriver, pas seulement par moi mais par toute l'équipe. Je voulais une médaille mondiale depuis longtemps et je suis heureux de pouvoir la partager avec tout le staff."
Avec seulement 3,3 secondes d'avance sur Moravec, Bailey est vraiment allé chercher ce succès après les frustrations vécues sur le sprint (4e) et la poursuite (6e).
"La dernière boucle m'a paru durer 40 km et non 4, a-t-il ainsi confié. J'ai eu la chance d'être parmi les derniers à partir et donc je connaissais les temps intermédiaires d'Ondrej. J'étais en colère contre moi-même d'avoir laissé passer une médaille sur la poursuite et j'ai refait la dernière boucle des centaines de fois dans ma tête. Après le dernier passage au tir, je me suis dit +ne laisse pas passer la médaille+". Sa persévérance a fini par payer.