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© AFP/FRANCK FIFE
La Française Anaïs Chevalier, 3e du sprint au Mondiaux de biathlon à Hochfilzen, le 10 février 2017
La Française Anaïs Chevalier a confirmé tout son potentiel en décrochant à 23 ans sa première médaille mondiale en individuel avec la 3e place du sprint remporté vendredi à Hochfilzen par la Tchèque Gabriela Koukalova, la tenante de la Coupe du Monde.
Tout va très vite pour la native de St Martin d'Hères (Isère) qui est en passe d'effectuer la plus belle saison de sa jeune carrière. Victorieuse de sa première course en Coupe du Monde en décembre à Nove Mesto (poursuite), elle n'a pas raté son entame dans ces Championnats du Monde avec déjà deux podiums pour le camp tricolore après avoir terminé juste derrière l'Allemagne lors du relais mixte de jeudi.
Auteur d'un sans-faute au tir, Chevalier n'a été devancée que par les deux cadors du circuit, Koukalova et Laura Dahlmeier , qui se sont offerts un sacré duel, l'Allemande échouant à seulement à 4 secondes de la Tchèque, titrée aux Mondiaux pour la première fois en individuel. Dahlmeier reste toutefois en tête du classement général de la Coupe du Monde.
A deux jours de son 24e anniversaire, Chevalier ne pouvait pas rêver mieux et s'affirme comme une futur patronne de l'équipe de France féminine.
"C'est un podium qui a de la gueule. Je suis vraiment contente parce que j'ai fait la course que je devais faire, je ne pouvais pas faire mieux et pour moi c'est comme une victoire", a-t-elle déclaré.
Son succès à Nove Mesto a visiblement agi comme un déclic "dans (s)a tête". "J'arrive à mettre en place des choses que je n'arrivais pas à mettre en place avant, a-t-elle ajouté. Maintenant, au départ d'une course, je sais comment faire et ça paye. Je suis contente d'avoir trouvé la clé."
- 'Rien ne peut lui arriver' -
L'entraîneur des Françaises Julien Robert a lui aussi situé le tournant pour Anaïs Chevalier à cette victoire en République tchèque.
"Depuis Nove Mesto, ça déroule, il s'est passé quelque chose, a-t-il expliqué. Au début de saison, on ne pensait pas qu'elle serait capable de faire ça. Elle prenait des branlées au niveau du tir. Mais depuis son premier podium et sa première victoire, on a l'impression que rien ne peut lui arriver. Il lui fallait un déclic psychologique. Elle l'a trouvé au fond d'elle-même. C'est quelqu'un qui travaille fort, cela n'arrive pas par hasard."
La chef de file de l'équipe de France Marie Dorin, 7e à 42 secondes de Koukalova, est elle aussi impressionnée.
"C'est juste exceptionnel ce qu'elle fait, a-t-elle affirmé. Elle fait la course parfaite le jour où il faut, avec un bon temps de ski et un tir engagé et envoyé. Elle est vraiment incroyable et elle est décomplexée. C'est juste énorme et génial. Mais ça ne me surprend pas parce qu'elle bosse beaucoup. Elle a des qualités de grande championne".
Avec la 9e position de Célia Aymonier, les Bleues ont du reste effectué un joli tir groupé et peuvent nourrir de légitimes ambitions pour la poursuite de dimanche.
"Tout est faisable et ce sera une course intéressante et sympa", selon Dorin, qui a semble-t-il évacué le stress et sa nervosité du relais mixte de la veille.
"Je suis déçue (par la 7e place, ndlr) mais je me suis quand même plus fait plaisir qu'hier, j'étais beaucoup mieux sur les skis et j'ai pu maîtriser ma course, a-t-elle noté. J'ai pu profiter de l'effort mais sur les tirs c'était très hésitant. Hier j'ai eu du mal à apprécier la 2e place. C'est quelque chose que je n'explique pas mais ça va mieux."