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La dernière étape de la 32e Pierra Menta, course de ski en binôme, le 11 mars 2017 à Arêches-Beaufort
Du vin chaud, des saucisses grillées, un concert de cloches à vaches: les concurrents de la Pierra Menta, cette course emblématique du ski alpinisme, ont été salués samedi comme des héros par plus de 4000 personnes, venues jusqu'en haut des cimes pour la dernière journée.
"C'était une ambiance incroyable, quelque chose d'exceptionnel. Il y avait beaucoup de monde sur tous les sommets, ça donnait des ailes", s'est réjoui auprès de l'AFP la super star Kilian Jornet, quadruple vainqueur de cette course trentenaire disputée à Arêches-Beaufort (Savoie), et qui a fini 2e pour cette 32e édition.
La Pierra Menta, c'est 4 jours de course en binôme -dans le fidèle esprit de la montagne avec le principe de la cordée-, près de 500 concurrents pour 10.000 m de dénivelé positif, une quinzaine de cols, des arêtes hallucinantes et des pentes raides.
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De l'ambiance lors de la dernière étape de la 32e Pierra Menta, le 11 mars 2017 à Arêches-Beaufort
"C'est extraordinaire, c'est fou l'ambiance. C'est la folie furieuse en haut, il y en a même qui mangent la fondue", a lancé la Suissesse Séverine Pont Combe, deuxième samedi (en duo avec Jennifer Fiechter).
"Là haut, c'est unique, c'est de toute beauté. C'est un magnifique moment de sport et d'émotion. Les gens nous encouragent: +Hop ! Hop ! Hop ! Allez Séverine, Allez Jenny +", raconte-t-elle.
- Debout à 3h00 du matin -
Là-haut, c'est l'Antécime, qui culmine à 2578 m et sur lequel s'étaient postés des centaines d'accros de la montagne, tels des fourmis agglutinées sur un morceau de mie de pain.
Et même s'ils n'étaient pas engagés dans la course, ils n'ont pas rechigné sur l'effort pour braver le froid et la dureté de la montagne.
Certains n'ont pas hésité à se lever à 3h00 du matin pour être de la partie. A 5h00, ils étaient déjà plusieurs centaines à faire la queue au télésiège pour rejoindre les monts.
Equipés de lampes frontales et sous un ciel étoilé, ils ont patienté pendant près d'une heure pour être déposés sur les hauteurs, et notamment à La Forclaz (2330 m), où Edgar, 12 ans, a vécu un moment fort.
"En haut du grand mont il y avait une ambiance de malade ! A chaque fois qu'il y avait un coureur qui venait, il y avait toutes les cloches qui sonnaient, comme un gros troupeau de vaches. Ils allaient super vite, c'était super bien", a raconté le jeune garçon, encore plein d'enthousiasme et qui a encouragé sa star, Laetitia Roux.
- Magique -
La Française aux 16 médailles d'or a remporté cette 32e édition en duo avec la Suédoise Emelie Forsberg (13 h 18 min 32 sec).
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Laetitia Roux et Emelie Forsberg, le 9 mars lors de la Pierra Menta aux alentours de Beaufort
"La Pierra Menta, c'est la course de ski alpinisme la plus dure au monde. C'est ma 10e cette année et je n'ai que des bons souvenirs. C'est magique. C'est le ski alpinisme comme on le rêve", souligne Laetitia Roux.
Chez les garçons, l'Italie a fait des étincelles dans des conditions printanières avec la victoire de Damiano Lenzi, triple champion du monde, en duo avec Matteo Eydallin (10 h 23 min 55 sec).
A peine avaient-t-ils quitté l'aire de départ qu'ils se sont élancés à vive allure, chaussés de leurs skis équipés de peaux de phoques, ces patins que l'on place sous les skis pour éviter de retomber en arrière dans les montées. Et que l'on retire dans les descentes.
Lenzi et Eydallin n'auront eu besoin de que trois petites heures pour boucler cette 4e et dernière étape samedi.
Les quelques milliers de supporters, eux, ont bien l'intention de profiter le plus longtemps possible de cette journée ensoleillée. Munis de réchauds, ce sera pique-nique savoyard à 2500 m d'altitude !