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Redevenir champions d'Europe trois mois après l'avoir été pour la première fois en octobre, c'est le défi que les volleyeurs français devront relever à partir de mercredi au tournoi de qualification olympique de Berlin s'ils veulent décrocher un ticket direct pour les Jeux Olympiques.
Leurs victoires de 2015 en Ligue Mondiale et au Championnat d'Europe ne les ont pas rapprochés d'un centimètre de Rio. En volley, les grandes compétitions ne sont pas qualificatives pour les JO et tout se joue lors de "TQO" impitoyables, dont le niveau n'a pas grand chose à envier à un Mondial ou à un Euro.
A Berlin, de mardi à dimanche, il y aura ainsi face aux Français la Russie, championne olympique, la Pologne, championne du monde, mais aussi l'Allemagne, troisième du Mondial-2014, la Bulgarie, quatrième des JO-2012, et la Serbie, finaliste de la dernière Ligue Mondiale. En gros, tout le gotha continental, moins l'Italie, qualifiée en septembre lors d'un premier "TQO" mondial pompeusement intitulé Coupe du Monde, auquel la France n'a pas participé.
Heureusement, la première place, si elle est la seule à conduire directement à Rio, n'est pas l'unique voie d'accès aux Jeux. En terminant sur le podium à Berlin, les Français se qualifieraient pour un ultime "TQO" organisé au Japon fin mai-début juin, où la concurrence serait très nettement moins relevée. "Compte tenu de la densité du tournoi, les deuxième et troisième places sont bonnes à prendre aussi", reconnaît l'entraîneur Laurent Tillie .
Les Bleus commenceront mercredi par le plus gros morceau, la très physique Russie, décevante depuis deux ans mais susceptible de se réveiller à tout moment. Puis, après un match a priori plus facile contre la Finlande, sonnera l'heure des retrouvailles avec la Bulgarie. Un rendez-vous sans doute décisif que les Français aborderont en confiance, forts de leur victoire à Sofia en demi-finale de l'Euro. Il faudra ensuite remporter la demi-finale, peut-être contre la Pologne, l'Allemagne ou la Serbie, pour s'éviter un match pour la troisième place que personne n'a envie de jouer. Le pression y serait terrible, le perdant étant définitivement écarté des JO.
- Pour ne pas "repartir de zéro" -
L'objectif est à la portée de l'équipe de France, qui fait peur à tout le monde depuis ses succès de l'été et de l'automne. "Si on joue comme on l'a fait, ça devrait passer", pense Kevin Le Roux .
Les Bleus seront-ils capables de reprendre la vague d'euphorie qui les a portés jusqu'à leurs deux premiers titres? Physiquement, le groupe n'est pas dans une forme optimale. Quelques jours après la finale de l'Euro, les champions ont regagné leurs clubs aux quatre coins du continent, en Pologne (Toniutti, Kevin Tillie ), en Turquie (Rouzier, Le Roux) ou en Italie (Ngapeth, Grebennikov), pour y enchaîner les matches de Championnat et de Ligue des champions à un rythme trépidant. "Dix-sept en deux mois", souligne le libéro Jenia Grebennikov, transféré dans le grand club italien de Macerata.
Sans surprise, il y avait donc "beaucoup de fatigue, de lassitude et de petites douleurs" à l'arrivée au stage de préparation de Tours après Noël. Cela s'est vu lors d'un match amical perdu (3-0) contre la Belgique, autre participant au TQO. Mais ce constat n'est pas franchement alarmant car les grands rivaux des Français en sont tous au même point. Et dès lors, ce sont les valeurs mentales qui devraient faire la différence.
"Ce ne sera peut-être pas du très beau volley et c'est celui qui montrera le plus de hargne qui passera", dit le pointu Antonin Rouzier , MVP de l'Euro. D'envie de bien faire, le "Team Yavbou", ce surnom qui signifie "qui écrase tout sur son passage", n'en manque pas. Il a même le sentiment de ne pas avoir le choix. "Ne pas aller aux JO, ce serait repartir de zéro", dit la star Earvin Ngapeth .