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Émoussés et en manque de répondant, les Français ont sombré face à l'Allemagne 3 sets à 0 (25-21, 26-24, 25-23) lors du match pour la troisième place du Mondial de volley-ball, dimanche à Katowice.
Ils ont raté l'occasion d'égaler leur meilleur résultat dans un Championnat du Monde, douze ans après la médaille de bronze décrochée par la génération de Stéphane Antiga.
Marqués psychologiquement et physiquement, les Tricolores ont laissé un peu d'eux-mêmes dans l'âpre bataille de la veille face au Brésil, qu'ils ont fait trembler.
"C'est horrible de vivre ça parce qu'on réalise une compétition superbe, une demi-finale superbe. Et puis, aujourd'hui, on passe tous un peu à côté. Je ne sais pas pourquoi. On n'a pas réussi à trouver la solution sur leurs attaquants", a expliqué, les yeux humides, le capitaine des Tricolores Benjamin Toniutti .
"On ne mérite pas cette quatrième place. Cela ne reflète pas l'ensemble de notre compétition. C'est vraiment triste", a réagi à son tour le pointu Antonin Rouzier , en demi-teinte dimanche (12 points) à l'image de ses coéquipiers, submergés par l'envie et l'énergie des Allemands.
"L'équipe d'Allemagne était dans une meilleure forme, elle a mieux récupéré que la nôtre", a souligné le sélectionneur Laurent Tillie , "profondément déçu" mais qui dressait néanmoins un bilan positif de l'impressionnant et inattendu parcours de ses jeunes troupes.
- Objectif JO -
Car la "Team Yavbou", surnommé ainsi depuis un succès fondateur contre le Brésil en 2013, n'est pas passée loin de son objectif, celui de monter sur un podium pour se préparer à l'échéance, en 2016, des jeux Olympiques, dont elle a manqué les deux dernières éditions.
Elle aura l'occasion de se rattraper à l'Euro, dans un an en Bulgarie et en Italie.
Grâce a sa défense de fer, sa marque de fabrique, une formidable cohésion, et la virtuosité de Earvin Ngapeth , son joueur phare, l'équipe de France aura bluffé la planète volley dans cette compétition à rallonge (trois semaines) et à la formule alambiquée, réussissant par la même occasion un retour au premier plan.
Elle aura eu seulement le tort de rater son match le plus important du tournoi, qui aurait pu donner un plus grand coup de projecteur à un sport relégué en France dans l'ombre du basket-ball et du handball.
Moins combative en défense que face aux Auriverde, la sélection hexagonale a subi le rythme de l'Allemagne, qui signe quant à elle un retour remarqué dans le gratin mondial, quarante-quatre ans après le sacre de la RDA.
- La vengeance de Grozer -
Les partenaires de Toniutti avaient pourtant battu sèchement (3-0) la sélection germanique, mardi au troisième tour, réussissant à contenir sa vedette György Grozer (14 points).
Mais le "bomber" d'origine hongroise s'est vengé (19 points), bien aidé par Denys Kaliberda (13 pts), déjà très bon samedi contre la Pologne.
L'équipe dirigée par le Belge Vital Heynen a d'abord mené de bout en bout le premier set où les Français manquaient de mordant au bloc.
Ces derniers ont eu des occasions dans le deuxième set, notamment après les deux aces consécutifs de Earvin Ngapeth (16-15), qui tentait de porter ses coéquipiers comme il l'avait brillamment fait samedi contre le Brésil (21 points).
Mais l'avantage était bancal et l'Allemagne, profitant du manque de justesse au service des Français, allait aggraver le score sur une attaque éclair de Kaliberda (24-26).
Ensuite, les Français souffraient comme jamais et l'Allemagne semblait s'envoler vers la victoire après un smash manqué de Mory Sidibé (14-18).
Avec l'énergie du désespoir, les coéquipiers de Ngapeth réussissait néanmoins à revenir (22-22) mais le recours à la vidéo, sur un ballon litigieux, donnait finalement raison à leurs adversaires (21-23). Kaliberda allait clore le succès des siens en transperçant le mur tricolore (23-25).