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Les volleyeurs français sont champions d'Europe mais pas encore qualifiés pour les Jeux, et devront en passer par un tournoi de qualification olympique (TQO), en janvier à Berlin, pour voir Rio cet été.
"Scandaleux", "incroyable", "incompréhensible": les joueurs n'ont pas de mots assez durs pour ce système dont l'incongruité ne fait toutefois qu'aiguiser leur envie de se battre pour être de la fête au mois d'août prochain.
"Les fédérations qui ont le plus d'argent vont organiser des tournois alors que les champions d'Europe ne sont pas qualifiés. Ca m'énerve!", lâche le pointu Antonin Rouzier , MVP (meilleur joueur) de l'Euro.
L'entraîneur Laurent Tillie refuse lui de se plaindre, pour rester dans l'action. "C'est ça le haut niveau. C'est oublier, faire abstraction de ce qui s'est passé pour repartir", dit-il.
A Berlin, du 5 au 10 janvier, il s'agira d'une sorte de championnat d'Europe bis, auquel participeront tous les cadors continentaux, sauf l'Italie qui a décroché son billet en prenant la deuxième place derrière les Etats-Unis de la Coupe du Monde, dénomination un peu pompeuse du premier tournoi de qualification olympique organisé en septembre au Japon.
Les Français, pas assez bien classés au "ranking" mondial, n'ont pas participé à cette compétition.
Dans la capitale allemande, il faudra à tout prix terminer sur le podium pour que la route du Brésil reste ouverte. La première place offrira un ticket direct, les deuxième et troisième un billet pour... un autre tournoi de qualification olympique, en juin, une nouvelle fois au Japon. Cette épreuve, à laquelle participeront surtout des équipes asiatiques, ne devrait pas poser trop de problèmes aux européennes qui en seront. C'est dans ce même tournoi que les Français s'étaient qualifiés pour la dernière fois pour les JO, en 2004.
A Berlin, les Bleus devraient se trouver dans un poule de quatre avec la Russie, championne olympique en titre, la Serbie, qu'ils viennent de battre en quarts de finale de l'Euro, et la Finlande. Il s'agira de finir dans les deux premiers pour affronter en demi-finale croisée probablement l'Allemagne, la Pologne ou la Bulgarie qui seront dans l'autre poule. La finale et le match pour la troisième place seront alors cruciaux.
- Courte préparation -
Les champions d'Europe n'auront qu'une très courte préparation, d'environ une semaine, avant de s'envoler pour l'Allemagne. En attendant, Earvin Ngapeth , Kevin Tillie , Kevin Le Roux , Nicolas Le Goff et les autres retrouveront dès cette semaine leurs clubs, aux quatre coins de l'Europe (Italie, Pologne, Turquie, France pour quelques uns), les championnats nationaux et les coupes d'Europe, à un rythme trépidant d'un match tous les trois jours.
Et pas question d'en garder sous le pied en vu du grand rendez-vous de l'hiver. "Le club, c'est lui qui te paye, tu n'as pas le droit de t'économiser", dit Rouzier, le nouveau pointu d'Izmir, en Turquie.
"On va bien bosser dans les clubs, parce que de toute façon on n'aura pas le temps de se préparer. La préparation, ce sera dans les clubs", dit Earvin Ngapeth , la star de Modène, en Italie, qui avoue que la grande hantise est celle de la blessure.
Les Français, nouvelles terreurs au niveau continental et même planétaire depuis leur victoire en Ligue Mondiale cet été, aborderont le TQO en favori. "On ira en sachant qu'on peut battre tout le monde", assure le passeur et capitaine Benjamin Toniutti . Et Rouzier d'ajouter: "Si on ne fait pas peur à tout le monde après avoir gagné en trois mois la Ligue Mondiale et le Championnat d'Europe..."