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Jeunesse, culot, talent, solidarité sans faille et brin de folie, tel est le cocktail détonnant de l'équipe de France, qui a remporté le premier titre international de volley de son histoire, dimanche en Ligue Mondiale.
. Laurent Tillie , le rebâtisseur
L'équipe de France était au fond du trou quand cet ancien international, âgé de 51 ans, en a repris les rênes il y a trois ans. Elle venait de rater pour la deuxième fois d'affilée le wagon pour les JO.
Patiemment, Tillie a reconstruit sur les cendres de l'échec olympique de 2012 en faisant confiance à une équipe rajeunie, basée sur un noyau de joueurs bourrés de talent -son fils Kevin, Earvin Ngapeth , Kevin Le Roux , Benjamin Toniutti - sacrés champions d'Europe juniors en 2008.
Ce technicien exigeant, troisième joueur français le plus capé de l'histoire (406 sélections), a su imposer sa rigueur sans pour autant brider l'euphorie de son équipe de joyeux lurons.
"Il a un truc que les autres n'ont pas. Il arrive à rassembler les gens et à en faire une équipe. Il a créé un esprit de groupe. On se sent tous comme des amis. On aime vivre ensemble", estime le "doyen" de l'équipe Antonin Rouzier (29 ans en août).
. Une ambiance saine et potache
"Yavbou, Yavbou!" est le cri de guerre qui terrorise désormais la planète volley. Et Team Yavbou (de l'argot "bouillave", qui signifie... "baiser") le surnom qui colle à cette équipe soudée. "On s'entend super bien. Il n'y a jamais de grosse tension ou de problème de groupe," souligne Kevin Tillie .
. Un groupe complet
L'équipe de France a dominé la Ligue Mondiale sans joueur qui écrase la concurrence à son poste. "Il n'y a pas un mec qui se détache vraiment. On a Earvin quand même, mais tous ont un rôle à jouer", résume Antonin Rouzier .
Le pointu sait de quoi il parle: pourtant meilleur marqueur du Final Six, il n'a pas été désigné meilleur attaquant, le Serbe Aleksandar Atansijevic lui passant devant. Deux autres joueurs français ont, en revanche, été distingués: Earvin Ngapeth , élu meilleur réceptionneur-attaquant et surtout meilleur joueur du tournoi, et le "petit" (1,83 m) capitaine Benjamin Toniutti , élu meilleur passeur.
. Un style atypique mais plus musclé
Laurent Tillie a fait progresser l'équipe en lui apportant de la puissance tout en conservant les fondamentaux qui ont fait sa réputation.
Les centraux Kevin Le Roux (2,09 m) et le colosse Nicolas Le Goff (2,05 m, 114 kg) ont musclé le jeu des Bleus au bloc. A côté de ça, le style tricolore se caractérise toujours par une solidité en réception, un goût prononcé pour la feinte à l'attaque et une combativité de tous les instants en défense, incarnée à merveille par Jenia Grebennikov, élu meilleur libéro lors du Mondial-2014 en Pologne et encore déterminant lors de la Ligue Mondiale.
Ce jeu usant a déstabilisé les plus grandes équipes comme le Brésil, battu en phase de poules du Final six, et la Pologne, championne du monde en titre, en demie.
. Les Bleus savent rebondir
Le beau parcours au Championnat du Monde en septembre achevé sur une cruelle 4e place aurait pu entamer le moral de l'équipe de France. Mais celle-ci a su digérer cette frustration pour se muer en missile quasi inarrêtable lors de la Ligue Mondiale.
En deux mois et dix-huit matches, disputés du Japon au Brésil, en passant par la République Tchèque et la Bulgarie, les Bleus n'ont perdu qu'une seule fois: contre les Etats-Unis, tenants du titre, lors de la phase de groupes de la finale à six à Rio de Janeiro.