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La France tient son premier titre international en volley: la Ligue Mondiale, certes moins prestigieuse que des Mondiaux ou des JO, mais conquise au terme d'un parcours remarquable qui s'est achevé sur une victoire en finale contre la Serbie 3 sets à 0, dimanche à Rio de Janeiro.
Cette victoire a été largement saluée dimanche soir par le monde sportif et politique. L'équipe de France masculine de volley-ball n'avait auparavant atteint qu'une fois la finale de ce tournoi, distinct du Championnat du Monde mais rassemblant chaque année les meilleures nations. C'était en 2006, et elle avait été battue par le Brésil.
Dimanche, elle a survolé le match contre la Serbie (25-19, 25-21, 25-23) après avoir impressionné tout au long de la compétition, notamment contre les favoris brésilien (3-1) et polonais (3-2).
Son seul échec en 18 matches, lors du Final Six contre les Etats-Unis (1-3), est venu mettre fin à une série de quinze victoires consécutives, débutée en phase de poules de la deuxième division d'une compétition à la formule lourde et compliquée.
Le chemin parcouru depuis deux mois par les Bleus en dit long sur l'état de fatigue des troupes de Laurent Tillie , qui ont construit leur succès avec un collectif complet et très soudé. La France est ainsi devenue la huitième nation victorieuse du grand tournoi annuel, après le Brésil, l'Italie, la Russie, les Etats-Unis, Cuba, les Pays-Bas et la Pologne.
- Confusion présidentielle -
Cette performance reste donc exceptionnelle même si la Ligue Mondiale n'a pas la saveur d'un titre olympique ou de champion du monde. Le président François Hollande a d'ailleurs gaffé en saluant sur Twitter la "victoire historique des Bleus, champions du monde de volley-ball".
"C'est bien! Cela nous arrange s'il croit ça, tant mieux, on va aller à l'Elysée peut-être", a réagi, amusé, Antonin Rouzier , joint au téléphone par l'AFP. "Cela nous touche que le chef de l'Etat tweete sur l'équipe. On est fier de ce qu'on a accompli", a ajouté l'attaquant, meilleur marqueur de l'équipe et de la finale avec 17 points.
Une confusion qui montre le manque de médiatisation en France du volley-ball, sport collectif de second rang derrière le rugby, le football ou même le handball.
Ces sports majeurs ont rendu hommage aux volleyeurs: les Fédérations de rugby et de football, ou les handballeurs Nikola Karabatic et Thierry Omeyer, qui ont porté depuis des années le handball français au sommet, ont félicité les volleyeurs sur Twitter.
- Ngapeth meilleur joueur -
Car la victoire de la France sur la Serbie, troisième du dernier Euro, ne souffre d'aucune contestation. Avec Antonin Rouzier , son réceptionneur-attaquant Earvin Ngapeth , élu meilleur joueur du tournoi, Benjamin Toniutti , élu meilleur passeur, mais aussi Kévin Tillie, aligné malgré sa blessure contractée samedi en demi-finale, elle a étouffé la Serbie. Laissant son meilleur marqueur Aleksandar Atanasijevic à 10 points seulement.
Les Serbes ont cru à un retour au troisième set, qu'ils ont été à trois points d'empocher (22-18), mais la France a alors retrouvé son euphorie pour réaliser un 7-1 final et s'adjuger son premier trophée (25-23).
On pourrait presque parler de facilité pour les deux sets précédents, tant la "Team Yavbou", le surnom popularisé par Ngapeth, a dominé les débats (25-19 puis 25-21).
L'équipe de France a ainsi vengé ses aînées qui avaient échoué tout près du but: en 2006 en finale de la Ligue Mondiale, mais aussi quatre fois en finale d'un Euro (1948, 1987, 2003 et 2009) et deux fois dans le dernier carré d'un Mondial (2002 et 2014).
"C'est fou, on marque l'histoire, on marque une génération, on ne se rend pas compte de ce qu'on a réalisé, on est sur un nuage. On a survolé cette finale", a commenté Rouzier, euphorique.
"On vient vraiment de très, très, très loin, c'est une grande fierté pour toutes les générations", a déclaré Laurent Tillie à l'AFP. "On a démontré que notre place au Mondial (4e) n'était pas due au hasard. Seules des grosses nations ont gagné cette compétition", a ajouté le sélectionneur, soulignant la "grosse reconnaissance pour le style de jeu, l'esprit qu'on dégage, l'envie de jouer qu'on montre" que ce titre apportait.