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Il est LA star du volley français mais aussi son enfant terrible: Earvin Ngapeth , le principal artisan des titres européens et de la Ligue Mondiale de l'équipe de France en 2015, comparaît lundi en correctionnelle à Paris, accusé d'avoir frappé un contrôleur SNCF.
Le réceptionneur attaquant de 24 ans avait été convoqué au tribunal à l'issue d'une garde à vue en juillet. Il sera jugé pour des faits de violences sur un agent exploitant, outrage et entrave à la circulation d'un train.
Programmé initialement en octobre dernier, le procès avait été renvoyé en raison d'un déplacement professionnel du joueur.
La justice lui reproche d'avoir frappé le 21 juillet 2015 un contrôleur auquel il aurait demandé de retarder le départ d'un TGV Paris-Bordeaux à la gare Montparnasse pour attendre un ami. "Le contrôleur a été blessé à l'arcade sourcilière", avait expliqué l'Unsa, deuxième syndicat de la SNCF, en dénonçant "des actes inqualifiables".
Une version contestée par le joueur sur sa page Facebook. "La réalité est tout à fait éloignée de ce qui a été raconté", avait-il fait valoir en parlant "de raccourcis". "Il est bien évident que je n'ai jamais +tabassé+ qui que ce soit, pas plus que je n'aurais soi-disant pris la grosse tête et aurais demandé à faire arrêter un train pour mon bon plaisir", avait-il assuré.
Deux jours avant cette altercation, Earvin Ngapeth avait été élu meilleur joueur du tournoi de la Ligue Mondiale au Brésil où l'équipe de France avait remporté le premier titre international de son histoire. Il a été également décisif en octobre en offrant le titre européen à son équipe avec un geste fou - un point de dos au filet sans se retourner - sur la balle de match.
- Déjà condamné pour une rixe -
Le nom de ce joueur d'exception est déjà apparu dans la chronique judiciaire.
Quatre mois après "l'affaire" du contrôleur, Earvin Ngapeth a renversé trois piétons, dont l'un a été grièvement blessé, devant une boîte de nuit de Modène, dans le nord de l?Italie, où il évolue en club. "Bouleversé" et "vraiment désolé", il s'est présenté au parquet pour "assumer ses responsabilités".
En décembre 2014, il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Montpellier pour une rixe dans une boîte de nuit en août 2013.
En 2010, alors âgé de 19 ans, il était devenu le paria du volley français: il avait été débarqué de l'équipe de France en plein Mondial en Italie, coupable d'avoir insulté le sélectionneur de l'époque, Philippe Blain . Quelques mois après le fiasco de l'équipe de France de foot au Mondial en Afrique du Sud, l'affaire avait fait grand bruit et Ngapeth était devenu le "Nicolas Anelka du volley".
Autre embardée dans sa carrière, son départ avec grand fracas de son ancien club, Kemerovo, en Russie. En janvier 2014, à l'issue du tournoi de qualification au Mondial, ne supportant plus de vivre éloigné de sa compagne et de son fils, il avait refusé de retourner jouer dans l'équipe sibérienne pourtant entraînée par... son père, l'ancien international d'origine camerounaise Éric Ngapeth.
Ngapeth doit son prénom à l'admiration de son père pour l'ancien basketteur américain Magic Johnson (prénommé Earvin).
Le jeune homme est à l'origine du surnom de l'équipe de France, la "Team Yavbou". "Yavbou", le verlan du mot argot "bouillave" ("baiser", "niquer"), utilisé par Ngapeth depuis un match contre le Brésil en 2013: "Des potes m'avaient dit avant le match que les grands Brésiliens, il fallait +les bouillave+", avait-il expliqué.