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Un titre en Ligue Mondiale et un autre à l'Euro: le volley français, souvent placé mais jamais gagnant, s'est couvert d'or en 2015 grâce au "Team Yavbou", une bande de jeunes sans complexe et apparemment sans limites qui n'ont plus qu'un mot à la bouche: Rio.
Ils ont tout pour séduire: la fraîcheur, l'humour, la joie de vivre, l'ambition, la confiance, les centimètres, un leader flirtant avec l'extravagance (et parfois avec la loi: rixe en boîte de nuit, conduite sans permis, piétons renversés en voiture), le surdoué Earvin Ngapeth , et un entraîneur capable de canaliser les énergies, Laurent Tillie .
Grâce à un assemblage inédit pour un sport à qui il avait toujours manqué un petit quelque chose, les volleyeurs ont rejoint en pleine lumière les deux autres lettres du "BHV", le basket et le hand, couronnés avant eux.
Ce déboulé sur le devant de la scène a pris tout le monde par surprise. Certes, on connaissait le potentiel de la génération des Benjamin Toniutti , Kevin Le Roux et Kevin Tillie , champions d'Europe juniors et cadets. Elle avait entrouvert la porte du gotha en 2014 en prenant la quatrième place du Mondial. Mais de là à imaginer la vague qui allait tout emporter l'année suivante!
- 'Yavbou', verlan d'argot manouche -
C'est dans les joutes obscures de la deuxième division que l'aventure a commencé, en juin. Grâce à une longue série de victoires, les Bleus s'invitent au Final Six de Rio de Janeiro, où ils sont censés ne faire que de la figuration. Au lieu de quoi ils renversent tout sur leur passage. Le Brésil, super favori, la Pologne, championne du monde, puis la Serbie en finale sont battus.
Le premier sacre international tant attendu est là. Il ne reste plus qu'à trouver aux champions une appellation pour répandre la bonne nouvelle: le volley français a gagné. Ce sera "Team Yavbou", le verlan d'un mot d'argot manouche dont les joueurs assurent qu'il signifie seulement "qui écrase tout sur son passage", sans la connotation grivoise présente à l'origine.
Les Bleus sont désormais pleinement conscients de leurs forces. Pour l'Euro en Italie et Bulgarie qui arrive en octobre, un seul objectif est possible: l'or.
Et la compétition se déroule comme dans un rêve. Dès le troisième jour, les Français terrassent les Italiens, peut-être les plus dangereux de leurs rivaux, devant leur public à Turin. En remontant un retard de 2 sets à 0! Le ton est donné.
- La route de Rio passe par Berlin -
En quarts de finale, la Serbie ne fait pas le poids (3-1) et les Bleus s'envolent pour Sofia. On pense déjà à une revanche contre l'Italie en finale en oubliant presque la demie contre la Bulgarie. Erreur! Devant 12.000 supporteurs déchaînés, les Français passent à deux points de la défaite 3 sets à 0. Puis ils sortent la tête de l'eau et refont le coup de Turin! Victoire 3 à 2.
Le dernier obstacle vers le titre est la petite Slovénie. L'occasion est trop belle pour être gâchée: 3-0. La France est championne d'Europe pour la première fois, un exploit plus grand encore que celui de la Ligue Mondiale, car les Bleus, très attendus, étaient obligés de convaincre sous peine de voir éclater la bulle d'euphorie qui les portait.
De façon incompréhensible, en volley-ball, le titre européen ne qualifie pas pour les Jeux. Les Bleus devront donc aller chercher leur billet dans un tournoi de qualification olympique, du 5 au 10 janvier à Berlin. Voire dans un dernier tournoi qualificatif, si ils ne finissent que sur le podium mais ne gagnent pas dans la capitale allemande.