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© AFP/Alberto Pizzoli
Ballon de volley
Révélation du Mondial messieurs de volley-ball, la France aborde avec un nouveau statut et beaucoup de gourmandise son troisième tour, dernière étape avant les demi-finales, qui débute mardi à Katowice (Pologne).
Les Bleus sont arrivés là où on ne les attendait pas forcément. Partis en Pologne dans la peau d'un outsider potentiel, ils ont revêtu au fil de leurs performances l'habit d'un très sérieux prétendant au podium.
Peu de gens auraient parié sur un tel parcours des Tricolores avant le Championnat du Monde où ils ont pris un malin plaisir à déjouer les pronostics.
Leader d'un groupe de la mort où on leur prédisait l'enfer au premier tour, les hommes de Laurent Tillie ont confirmé en deuxième phase en décrochant une improbable première place, devant la puissante Pologne, seule équipe à les avoir battus avec l'Italie (2-3 à chaque fois).
Ils ont ainsi signé sept victoires en neuf matches, avec d'énormes performances contre les États-Unis, l'Iran et la Serbie.
Seuls le Brésil, triple tenant du titre, la Russie, championne olympique et d'Europe, et le pays hôte ont un meilleur bilan.
"Ça vous surprend? Nous pas. Depuis le début, on vise le haut de la pyramide", affirme avec décontraction Mory Sidibé, le pointu bis des Bleus, auteur d'une prestation de haut vol (21 points) dimanche face à la Pologne, malgré la défaite.
"Nous n'avons eu que des succès probants. Rien n'a été obtenu par hasard", renchérit le sélectionneur Laurent Tillie , admiratif de l'évolution de son équipe qu'il a reprise en main il y a un peu plus de deux ans.
A l'époque, les Bleus se remettaient difficilement d'une terrible déception, la non-qualification pour la deuxième fois d'affilée aux jeux Olympiques. "Nous sommes partis de loin. Il a fallu reconstruire", souligne Laurent Tillie dont l'objectif ultime est d'être du voyage à Rio dans deux ans.
- Tirage favorable -
Avant cela, la France espère bien décrocher une médaille, pourquoi pas lors de ce Championnat du Monde. Elle n'a connu qu'une fois un tel honneur dans un Mondial, en 2002, le bronze avec la génération des Granvorka, Henno et Antiga, l'actuel sélectionneur de la Pologne.
Avec des talents comme Earvin Ngapeth , Kevin Le Roux , Benjamin Toniutti , champions d'Europe avec les moins de 21 ans en 2008, elle espère renouer avec le succès.
Cela passe par de nouvelles performances contre l'Allemagne et l'Iran, qu'elle retrouvera mardi et jeudi (20h25) lors du troisième tour où elle a, cette fois-ci, été épargnée par le tirage.
Assurée de ne pas croiser le Brésil grâce à sa première place, la France a également évité la Russie et la Pologne.
"Maintenant, c'est sûr, on aura un statut de favori. Il faudra bien gérer cela en continuant à jouer sans se mettre de pression supplémentaire", observe le capitaine Toniutti.
Les Bleus ont battu les Allemands trois fois en quatre confrontations, dont deux fois à l'extérieur, lors de la Ligue Mondiale en juin.
"Mais ce n'est plus la même équipe, prévient Laurent Tillie . Ils ont depuis récupéré leurs meilleurs joueurs qu'ils avaient laissés au repos."
La principale menace se nomme György Grozer, l'attaquant du puissant Lokomotiv Belgorod, lauréat de la Ligue des champions cette saison. Mais ce n'est pas la seule.
"Ils disposent de grands gabarits (Marcus Böhme, 2,11m) puissants au service et qui prennent beaucoup de place au bloc", fait valoir Laurent Tillie .
Avec l'Iran, ce sera la revanche du premier tour à Cracovie où la France avait réussi son premier coup d'éclat (3-1). "C'est une équipe qui ne lâche rien, souligne Benjamin Toniutti . Les Iraniens jouent un peu comme nous en fait, avec beaucoup d'euphorie."