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© AFP/Alberto Pizzoli
Une vice-présidente iranienne s'en est pris aux radicaux hostiles à la présence de femmes lors du match entre l'Iran et les Etats-Unis à Téhéran
L'une des vice-présidentes iraniennes a durement critiqué samedi les groupes radicaux hostiles à la présence des femmes dans les stades au lendemain d'un match de volley-ball symbolique, où l'Iran a battu les Etats-Unis 3 sets à 0.
Les remarques de Shahindokht Molaverdi, chargée des affaires familiales et des femmes, sont susceptibles de relancer la querelle entre les ultra-conservateurs et le gouvernement du président modéré Hassan Rohani concernant sa politique d'ouverture sur le plan social et politique.
Le volleyball est devenu très populaire en Iran à cause des performances de l'équipe nationale ces dernières années.
Mme Molaverdi avait affirmé la semaine dernière qu'un nombre limité de femmes pourraient assister aux matchs de Ligue Mondiale, notamment ceux entre l'Iran et les Etats-Unis.
Mais les services de la sécurité du ministère du Sport l'ont ensuite contredite. Déployées en grand nombre, les forces de l'ordre ont empêché vendredi soir les femmes d'assister à la rencontre dans la salle de 12.000 places du grand complexe sportif Azadi, situé dans la périphérie de Téhéran.
La Fédération de volley-ball avait délivré quelque 200 accréditations spéciales pour les "membres de la famille du volley-ball, les supportrices de l'équipe visiteuse et les responsables exécutifs".
Des photographies de quelques rares femmes à l'intérieur du stade ont été publiées sur les réseaux sociaux, mais selon l'agence Fars il s'agit de membres des ambassades russes, italienne et hongroises à Téhéran.
"Nous respectons le point de vue des dignitaires religieux (...) et l'inquiétude d'une partie de la société, mais nous essayons aussi de répondre aux attentes légitimes d'une autre partie de cette même société", a écrit Mme Molaverdi sur sa page Facebook.
Elle a dénoncé les "groupes qui se prétendent pieux" et qui profèrent "les pires insultes (...) contre les honnêtes femmes et jeunes filles de ce pays" pour s'opposer à leur entrée au stade.
"Si un jour nos chères filles et femmes pardonnent ces groupes, elles n'oublieront pas", a-t-elle ajouté.
Certains médias iraniens avaient affirmé qu'un tract avait circulé dans certains quartiers du sud de Téhéran appelant à se mobiliser contre la présence de femmes dans les stades, assimilée à de "la prostitution".
A la suite de deux petites manifestations cette semaine contre leur présence dans les enceintes sportives, des femmes ont protesté sur twitter et autres réseaux sociaux en utilisant le hashtag #LetWomenGoToStadium -- Laissez les femmes aller au stade.
Contrairement au football, les femmes pouvaient assister aux matchs de volleyball et de basketball il y a encore quelques années. "Au cours des deux dernières années qu'est-ce qui a changé fondamentalement pour que la loi soit changée", s'est interrogée Mme Molaverdi.