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"Si on joue notre jeu, on gagnera!" Le pointu Antonin Rouzier est persuadé que les volleyeurs français, pleins d'assurance après leurs victoires sur l'Italie et la Serbie, sont armés pour battre la Bulgarie devant son public, samedi à Sofia, en demi-finale de l'Euro.
"On a des joueurs comme Toniutti, comme Ngapeth, comme Le Roux, comme moi-même, qui peuvent à tout moment faire la différence. On aurait tort de ne pas avoir confiance en nous avec le volley qu'on joue", dit l'attaquant, phénoménal mercredi en quarts.
L'adversaire, certes, n'est pas à sous-estimer. Expérimentés, soutenus par un des publics les plus chauds d'Europe, les Bulgares sont présents depuis toujours dans les compétitions internationales. Ils étaient encore quatrièmes aux Jeux de 2012. Mais ils "ne font pas partie des top teams en Europe", estime l'attaquant réceptionneur Earvin Ngapeth .
La route de Londres, les Bulgares se l'étaient ouverte en écartant la France. "On avait pris un gros coup", se souvient Rouzier, l'un des six joueurs qui étaient présents à Sofia, avec aussi Ngapeth et le passeur Benjamin Toniutti .
Mais le vent a tourné. Les Français sont devenus la puissance montante du volley mondial. Et la Bulgarie a d'ailleurs été une étape cruciale de leur progression. C'est à Varna il y a trois ans qu'ils sont venus chercher cet été leur ticket pour le Final Six de Rio, grâce à une victoire sans bavure 3 à 0.
Depuis, le "Team Yavbou" n'en finit plus d'illustrer le surnom qu'il s'est donné lui-même et qui signifie "tout écraser sur son passage" (sans la connotation sexuelle présente dans le terme argotique d'origine, "bouyave", assurent les joueurs). Au Brésil, il a décroché le premier sacre international de l'histoire du volley français. Et à l'Euro, il n'est pas redescendu de son nuage.
- La Bulgarie privée de ses stars -
La Bulgarie, elle, a perdu ses deux meilleurs joueurs: le pointu Tsvetan Sokolov, blessé, et Matej Kaziyski, un des plus forts réceptionneurs attaquants du monde, qui n'a plus porté le maillot national depuis plusieurs années à cause d'une brouille avec sa fédération. En leur absence, l'arme principale reste l'inusable Vladimir Nikolov , 38 ans, l'ex-joueur de Tours désormais à Lyon. "Ce n'est plus le Nikolov d'avant, il est un peu moins explosif, mais ça reste un joueur efficace et dangereux. Dans les moments importants il sera là", prévoit Rouzier.
Les Français sont donc les grands favoris et l'assument. S'ils restent solides dans leurs points forts habituels, la réception et la défense, ils devraient se qualifier pour leur première finale européenne depuis 2009.
"A l'image de ce qu'on a fait contre l'Italie, quand on défend, on défend, on défend, au bout d'un moment, les autres en ont marre et s'agacent", dit Ngapeth. A Turin, la France a réussi un exploit majeur dimanche en poule en remontant de 2 sets à 0 face à la Nazionale. La revanche pourrait bien avoir lieu dimanche en finale, car les Italiens sont aussi archi favoris de l'autre demie contre l'étonnante Slovénie, tombeuse de la Pologne en quarts.
"Notre force, c'est aussi le fait qu'on ne doute pas, même quand c'est compliqué. Le volley, c'est aussi très mental. Le fait de montrer qu'on ne baisse jamais les bras et qu'on ne s'énerve jamais, ça pèse dans la balance", ajoute la star.
Il y a toutefois "un bémol", selon Rouzier, le public. "Ils aiment le volley et font énormément de bruit. On a même du mal à communiquer sur terrain", dit-il. "A Turin c'était festif, ici ce sera hostile", prévoit Ngapeth.