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© AFP/ATTILA KISBENEDEK
Le Français Emmanuel Lebesson
sacré champion d'Europe de tennis de table, le 23 octobre 2016 à Budapest
Quarante ans après le légendaire Jacques Secrétin, le tennis de table français a retrouvé un champion d'Europe: Emmanuel Lebesson , qui a créé la surprise en dominant le grand espoir Simon Gauzy 4 sets à 1 dans la première finale entièrement bleue de l'histoire, dimanche à Bucarest.
Depuis 1998, la France n'était plus montée sur le podium continental en individuel. La médaille de bronze par équipes aux Championnats d'Europe 2015 avait laissé espérer la sortie du désert, mais on comptait plus sur Gauzy, 22 ans mardi et seul Bleu dans les vingt premiers mondiaux (19e), que sur Lebesson. A 28 ans, le Niortais, 38e mondial, n'est pas un nouveau venu. Et il sortait d'une période sportivement très difficile.
"C'est incroyable! J'ai joué à un niveau hallucinant! Et pourtant il y a deux mois je n'étais vraiment pas bien. En arrivant ici, je ne m'attendais absolument pas à faire un tel résultat. Le niveau est très homogène et la concurrence est féroce", a déclaré à l'AFP le Niortais, éliminé d'entrée à Rio pour sa première participation aux jeux Olympiques. "Mais j'ai réussi à relever la tête".
La confiance du nouveau champion d'Europe est montée en flèche après ses deux belles victoires en huitièmes de finale sur l'Autrichien Stefan Fegerl, puis surtout en quarts sur l'une des références au niveau continental, le Portugais Marcos Freitas. "Après ça, j'ai été un peu plus relax", a déclaré le sociétaire du club d'Angers, jeune père de famille depuis l'an dernier.
- Le "ping" de sa vie -
En demi-finale, dimanche, il n'a laissé aucune chance au jeune Polonais Jakub Dyjas, battu en quatre manches. Puis dans le match le plus important de sa carrière, il a sorti le "ping" de sa vie. "Il n'a fait que des coups gagnants!", a reconnu Gauzy.
Lebesson a pilonné son rival avec son grand coup droit de gaucher, dans un style très spectaculaire. Gauzy a été mis constamment sur le reculoir et n'a jamais pu toucher le revers du Niortais, son coup le moins fort, qu'il a toutefois beaucoup travaillé ces dernières saisons.
"J'ai un jeu à l'ancienne. J'essaie d'asphyxier l'adversaire, de le prendre de vitesse", a-t-il expliqué.
Dans la position de l'outsider, il a aussi mieux supporté la pression que son adversaire. Gauzy a laissé filer deux des quatre manches après avoir mené largement: 9-4 dans le premier, 7-4 dans le troisième. Après cet ultime retournement, les deux derniers sets ont été à sens unique (14-12, 9-11, 11-7, 11-3, 11-6). La résignation se lisait dans la gestuelle du Toulousain.
"Le premier set a été très important. Il lui a fait mal", a dit Lebesson.
Après ce succès inédit, le tennis de table français doit confirmer son renouveau au niveau européen et tenter de se rapprocher de l'Asie: 14 des 20 premiers du classement mondial viennent de ce continent, dont quatre Chinois aux quatre premières places.
"Il reste encore beaucoup de travail. On montre le bout de notre nez. A nous de le répéter", a déclaré Lebesson.
Prochain rendez-vous en 2017, aux Championnats du monde à Dusseldorf.