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© AFP/Pierre Teyssot
Le sauteur à skis français Vincent Descombes Sevoie, le 23 février 2013 à Predazzo en Italie
Malgré l'inattendue 14e place de Vincent Descombes Sevoie samedi lors des Mondiaux-2013, le saut à skis masculin français connaît un hiver difficile à un an des J0-2014 et explore des pistes, dont une coopération avec la Suisse, pour se relancer.
"L'hiver est compliqué pour nos sauteurs", résumait Nicolas Michaud, le directeur du ski nordique français avant le coup d'envoi des Mondiaux.
Depuis, le clan tricolore a retrouvé le sourire grâce à Descombes Sevoie, 14e sur le petit tremplin de Pedrazzo où il a devancé des cadors comme le Suisse Simon Ammann et le Norvégien Anders Jacobsen , pour signer le deuxième meilleur résultat de sa carrière au sortir d'une Coupe du Monde jusque-là sans éclats.
"Vincent a du potentiel, il se bat, mais il ne faut pas rêver, on ne peut pas viser des médailles", souligne M. Michaud.
La France ne participera pas au concours par équipes de ces Mondiaux, faute d'avoir quatre sauteurs "Coupe du Monde", et le risque de ne pas avoir de sauteur français lors des prochains JO à Sotchi, comme à Turin en 2006, existe.
"Notre projet pour l'hiver prochain, c'est de monter le niveau d'exigence. On n'enverra pas des gars faire de la figuration à Sotchi", prévient M. Michaud.
"Top athlètes"
Il faut dire que l'équipe de France, entraînée par le Slovène Matjaz Zupan, a perdu en cours d'hiver Emmanuel Chedal , lassé des sacrifices et autres régimes obligatoires pour briller dans ce sport exigeant.
Chedal est le dernier Français à être monté sur un podium de Coupe du Monde (3e en décembre 2009 à Lillehammer) sous la direction alors de Pekka Niemelae, parti depuis entraîner l'équipe de Finlande.
"Ce n'est pas un problème d'encadrement, on n'a tout simplement pas les athlètes pour faire du haut niveau", assure Nicolas Michaud.
"Notre sport est repose sur la confiance. On n'a pas de culture du ski nordique, mais il faut arriver à se dire que ce n'est pas parce qu'on est Français qu'on ne peut pas y arriver", insiste Jacques Gaillard, le patron de l'équipe féminine.
Le paradoxe mérite d'être souligné: avec Jason Lamy-Chappuis, champion du monde en individuel vendredi et par équipes dimanche, la France a l'un des meilleurs athlètes de combiné nordique de l'histoire et Coline Mattel , 4e du concours féminin des Mondiaux-2013, sera une prétendante aux médailles pour Sotchi.
"Mais dans ces deux cas, il s'agit de deux +top athlètes+. On aurait pu mettre n'importe quoi autour de Jason, il aurait +perfé+", assure Michaud, l'un de ses premiers entraîneurs.
Et de citer l'exemple de la Suisse: "Les Suisses ont moins de sauteurs que nous, mais ils sont tombés sur (Simon) Ammann", quadruple champion olympique.
L'évocation de la Suisse n'est pas anodine: "Ils ont le même problème en combiné nordique que nous avons en saut, une idée serait de (nous) rapprocher", espère le responsable français, sans donner plus de précisions.