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© AFP/Michal Cizek
Le couple de danseurs français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron lors de Championnats d'Europe à Ostrava, le 28 janvier 2017
A Helsinki, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron vont se disputer l'or mondial avec les Canadiens Tessa Virtue et Scott Moir vendredi et samedi. Mais au quotidien, les danseurs français partagent leur entraînement à Montréal avec ceux qui sont devenus en quelques mois leurs rivaux N.1.
La question revient sans cesse tant la situation intrigue les observateurs : comment gère-t-on une telle situation ?
"C'est quelque chose qu'on travaille beaucoup parce que l'animosité, c'est mauvais, on ne veut pas la créer. Quand je dis travailler, c'est ne pas laisser les mauvaises énergies se placer dans nos têtes, ne pas laisser la jalousie s'installer dans notre état d'esprit", explique Papadakis (21 ans).
"Nous quatre, on arrive très bien à faire la différence entre les concurrents et les partenaires d'entraînement", estime-t-elle.
Cizeron (22 ans), un brin lassé que les questions se concentrent sur ce thème, veut lui y voir du positif. "Ca n'handicape pas, c'est toujours une source d'émulation (...) On ne peut qu'apprendre de cette situation, devenir de plus en plus forts. Ca nous permet de grandir", juge-t-il.
A l'unisson avec leur entraîneur Romain Haguenauer, qui s'occupe également de Virtue et Moir, le duo français, double champion du monde et triple champion d'Europe en titre, souligne que la situation n'est pas inédite dans l'univers du patinage artistique. Deux des tous meilleurs patineurs mondiaux, le Japonais Yuzuru Hanyu , champion olympique en 2014, et l'Espagnol Javier Fernandez , double champion du monde en titre, travaillent ainsi à Toronto sous la houlette de Brian Orser .
Toujours est-il que le retour cette saison après deux ans de pause des Canadiens, sacrés champions olympiques en 2010 et vice-champions olympiques en 2014, a rebattu les cartes au sommet de la danse sur glace.
- Plus de tension en compétition -
Virtue (27 ans) et Moir (29 ans) sont invaincus depuis le début de l'hiver. Et ont infligé au passage aux Français, auxquels tout souriait ou presque depuis leur explosion éclair au plus haut niveau il y a deux saisons, leurs deux premiers revers depuis fin 2014.
Moins souverains, Papadakis et Cizeron ont eux été gênés par une erreur technique dans leur programme court lors de leurs deux dernières sorties, en finale du Grand Prix et aux Championnats d'Europe.
Difficile pour autant d'y déceler avec certitude une éventuelle fébrilité liée à la gestion de cette cohabitation nouvelle, ou même un possible complexe face au retour de concurrents de haut vol au palmarès bien garni.
Mais si Haguenauer y voit plutôt un manque de réussite du duo tricolore, formé il y a une quinzaine d'années à Clermont-Ferrand, Papadakis reconnaît toutefois qu'en compétition, la présence des Canadiens, synonyme d'une concurrence renforcée, fait monter la tension d'un cran. Car les jeunes patrons de la discipline avaient pris l'habitude de tout emporter sur leur passage.
"En compétition, on arrive et on n'est pas les seuls favoris, c'est quelque chose à gérer, on n'avait pas l'habitude de ça, c'est quelque chose auquel il faut s'habituer", explique-t-elle.
Virtue et Moir, eux, sont bien placés pour savoir que la cohabitation avec ses principaux rivaux n'est pas toujours évidente à gérer. Dépossédés de leur couronne olympique à Sotchi en 2014 par leurs partenaires d'entraînement d'alors à Detroit (Etats-Unis), les Américains Meryl Davis et Charlie White, ils avaient déclaré avoir "eu parfois le sentiment" que leur entraîneur de l'époque, Marina Zoueva, "n'était pas dans (leur) camp".
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