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Théo Curin, le benjamin de 16 ans de l'équipe de France paralympique, se prépare à la finale du 200 m nage libre, le 8 septembre 2016 à Rio
Du haut de ses 16 ans, le nageur français Théo Curin, a goûté jeudi à Rio à sa première participation à des Jeux paralympiques face à la méga star brésilienne Daniel Dias, un "rêve" pour ce champion précoce, amputé des quatre membres quand il était enfant.
Arrivé quatrième du 200 m nage libre, ce lycéen a dû affronter pour sa toute première finale paralympique le détenteur du record du monde paralympique, acclamé par le public local.
"On ne peut pas être content d'une quatrième place, c'est rageant", déclare-t-il après sa course à l'AFP. "Je me suis rapproché du podium et j'aurais bien aimé monter dessus".
Bien que déçu, il relativise: "Dans l'eau, c'était top, j'étais vraiment bien. C'était une course de rêve, je me suis éclaté."
Théo "n'osait" pas le dire mais son objectif, c'était la médaille. Amputé des quatre membres à l'âge de six ans après une méningite foudroyante, ce garçon au sourire extra large et avec le sens de la formule veut prouver qu'on "peut faire des belles choses, même avec des morceaux en moins".
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Le nageur français Théo Curin, 16 ans, se prépare à la finale du 200 m nage libre, le 8 septembre 2016 au Jeux paralympiques de Rio
"En 2006, la maladie m'a attaqué les vaisseaux sanguins. Pour lutter contre sa progression il a fallu m'amputer petit à petit. On m'a d'abord dit +on t'ampute d'un bras+, puis il y a eu le deuxième, une jambe et ensuite l'autre. Mais je suis là et je vais aux Jeux !", raconte l'adolescent, très entouré par sa famille qui scandait son nom et agitait des drapeaux français dans les tribunes du "Estadio Aquatico" de Rio.
- Mascotte de l'équipe de France -
Le déclic pour la natation, il l'a eu grâce à Philippe Croizon, premier Français amputé comme lui des quatre membres à avoir traversé la Manche à la nage.
© AFP/PHILIPPE HUGUEN
Philippe Croizon le 20 septembre 2010 à Wissant, deux jours après sa traversée de la Manche à la nage, une première pour une personne amputée des quatre membres
"Un jour, il m'a invité chez lui et je suis allé le rejoindre dans l'eau. Sauf que j'ai eu peur, ça ne m'a pas plu. Je me suis alors entraîné petit à petit en allant à la piscine et je me suis inscrit dans un club handisport", se souvient-il.
A force de travail, de persévérance et de musculation, il parvient à faire 15 m, 25 m, 50 m... Et intègre à 13 ans le pôle France handisport de Vichy, dans le centre de la France, où il peut s'entraîner tout en poursuivant ses études.
Une progression "énorme", "rapide", qu'il explique par sa "détermination".
"Quand j'ai quelque chose en tête, je veux le faire tout de suite et bien. Ca m'a permis de progresser très rapidement", explique-t-il.
La vie d'"avant" la maladie, il n'en a plus de souvenirs. Théo a appris à vivre avec son fauteuil, et aussi avec des prothèses de jambes qui lui ont "changé la vie", notamment au lycée avec les copains.
Véritable mascotte de l'équipe de France, le benjamin de la délégation et l'un des plus jeunes athlètes à Rio, est toujours disponible pour répondre aux journalistes. Il aimerait que sa médiatisation serve à "montrer aux valides qu'on est des athlètes à part entière".
"On s'entraîne comme des fous pour faire des performances, réaliser nos rêves, et en plus bosser ou aller en cours. Il reste encore des progrès à faire pour changer le regard vis à vis des personnes handicapées. J'espère que dans quelques années, on verra ça différemment".
"Théo, c'est la fougue, le courage et la qualité", décrit à l'AFP David Smétanine, nageur de l'équipe de France, tétraplégique, qui participe à ses quatrièmes Jeux. "Pour ses premiers Jeux, il gère vraiment bien".
La compétition est loin d'être finie pour le jeune nageur, qui participera dans les prochains jours aux épreuves du 50 m papillon, 50 m nage libre et 100 m nage libre.